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jeudi 15 juillet 2010

Questions pour l'oral de français, Baudelaire, A une passante

Préparer l'oral et l'écrit du baccalauréat de français : lectures analytiques, problématiques et questions pour l'entretien de l'oral du bacAutre analyse pour l'entretien du bac oral de français

« A une passante »



Les fleurs du mal, Charles Baudelaire

Préparer l'entretien de français à l'oral, questions, problématiques et analyse d'un texte

Problématique possible :


en quoi cette poésie est elle une allégorie de la beauté?


Plan de l'étude:


I - le sonnet, ses mouvements

II - Les personnages
1 - le locuteur
2 - la passante

III - L'allégorie

Questions à l'entretien :

I - quels sont les deux moments essentiels de la rencontre?
Quelle est la fonction du premier hémistiche du vers 9?
Etudiez la ponctuation
A quelle idée, le thème de la rencontre est il associé?
Comment et en quoi l'apparition de la rencontre peut elle être qualifiée d'éblouissante?
Etudiez la métonymie, "la majesté"
Analysez l'aspect éphémère de l'apparition
Qu'en est il de l'idéal de l'amour?
Qu'est ce qui le rend irréversible?
II - 1 - Comment le locuteur est il nommé?

Relevez les pronoms personnels

Décrivez l'environnement de la scène

Comment le premier quatrain reflète t'il la vision de la passante?

Comment la femme existe t'elle?

Pourquoi peut on dire que la femme entre en opposition avec le locuteur?

Que nous apprend le dernier tercet?

Quel est le constat?


2 - Relevez les vers qui nous revoient à la description de la passante

Etudiez les figures de rhétorique qui mettent la femme en avant

Quel est le rythme?

En quoi peut on dire que la femme est sacralisée?

Citez un autre poème où l'on retrouve la même importance accordée au regard


III - La passante est elle féérique?

En quoi incane t'elle l'allégorie de la beauté?
En quoi retrouvons nous le paradoxe du spleen et de l'idéal?
Relevez deux termes antithétiques

Analyse du texte :
lecture du texte

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.


Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Les fleurs du mal, Baudelaire

Analyse de la poésie :

Introduction
Le sonnet que nous nous proposons d’étudier est tiré des Fleurs du Mal, de Baudelaire écrit en 1857. Le poète vit sa vie marquée par ses trois femmes rencontrées dans des contextes différents, Marie D’Aubrun, Mme de Sabatier, Jeanne Duval. Il avait la réputation d’être un dandy. Dans cette poésie, intitulée, « à une passante », le poète nous évoque la rencontre avec une femme qui du fait de sa grande beauté a attiré son attention. Dans un premier temps, nous étudierons le sonnet et ses mouvements puis, dans une dernière partie, nous dégagerons l’allégorie de cette poésie et sa fonction.

I – Le sonnet, ses mouvements

Nous avons donc deux moments essentiels marqués par les deux temps de la rencontre. Le premier hémistiche du vers 9 attire l’attention. La ponctuation met en relief la rupture par les points de suspension. Le thème de la rencontre est associé à l’idée d’un éblouissement, elle se situe au niveau des quatrains. L’apparition de la rencontre peut se qualifier d’éblouissante, la femme est qualifiée par la métonymie, « la majesté », terme mélioratif qui la grandit. Le passé simple semble faire de cette apparition un moment très éphémère, « passa ».

Après la rencontre, la disparition, symbolisée par le nom « nuit » qui a une connotation négative. Elle coïncide avec la disparition de l’espoir, le regard est perdu. Le champ lexical n’est plus le même ainsi que le suggère le vocabulaire de la fuite, « fuis », « bien loin d’ici ». La passante semble avoir disparu, elle n’est plus n’est présente ni visible dans le cadre spatio-temporel, elle est devenue, une « fugitive » apparition, déjà lointaine. L’idéal de l’amour à atteindre s’est évanoui avec la disparition de la belle, il semble laisser place au spleen, l’adverbe « jamais » rend irréversible ce fait.

II – Les personnages

1 – le locuteur
Il est nommé de façon récurrente par les pronoms personnels à la première personne du singulier, « moi », « je », « m’ », « j’ ». Ses perceptions dominent et à travers elles, la scène est décrite dans son environnement immédiat. Le premier quatrain nous relate la vision de la passante, « jambe de statue.. », la femme n’existe que par le regard du poète. La passante en mouvement entre en opposition avec le locuteur présenté comme un personnage immobile, crispé. Il nous faut attendre la lecture du dernier tercet pour faire le bilan de leur rencontre. L’apparition magique de cette magnifique femme à la jambe de statue se substitue en regret, le constat est négatif.

2 – La passante
Elle est évoquée aux vers 2, 3, 4, 5, 7, 8, et 10. Elle est mise en avant par des figures de rhétorique comme l’énumération au sens d’une harmonie et d’équilibre. Le rythme est saccadé, le poète s’enflamme. La femme est sacralisée telle une déesse. L’importance est accordée au regard comme dans beaucoup de poèmes de Baudelaire.

III – l’allégorie
La passante est féérique, elle incarne l’allégorie de la beauté. Baudelaire idéalise et sublime le personnage qui devient la représentation de la beauté elle-même. On retrouve le paradoxe du spleen et de l’idéal, toujours tendre vers l’idéal mais ne jamais y accéder. Dans les deux tercets, on retrouve le thème déjà vu de la rencontre. Les jeux d’antithèses permettent à Baudelaire de traduire les paradoxes et les inquiétudes. On peut constater deux termes antithétiques, « éclair » et « nuit », renforcés par les oppositions, « regard », « renaître », « ne te verrai-je plus que dans l’éternité ». L’opposition se retrouve dans les temps, traduisant le désespoir et la fatalité de la rupture. La rencontre s’achève donc, la nostalgie prend place et le spleen resurgit.

Conclusion
On retrouve dans ce sonnet l’éternelle opposition des Fleurs du mal, entre la réalité et l’idéal, le spleen et l’idéal qui reflète la complexité du personnage de Baudelaire encore une fois confronté à l’impossible, l’irréversible. L’idéal de la femme est encore une fois insaisissable. La femme n’est autre que l’allégorie de la beauté que le poète idéalise et sublime.


L'oral du bac de français, rubrique du forum pédagogique des lycéens




Pour consulter les questions relatives à cette poésie afin de mieux préparer l'entretien au bac oral de français, suivez ce lien :


questions et problématiques sur "à une passante" de Baudelaire


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