LE BACCALAUREAT DE FRANCAIS: Montesquieu, l'esprit des lois, chapitre 15, questions, problématiques, analyses pour préparer l'entretien du bac de français

séquence convaincre, persuader, délibérer

Les différents procédés des lumières pour dénoncer l'esclavage

Un mouvement littéraire les lumières :
MONTESQUIEU

Problématique : quels sont les procédés des philosophes des lumières pour dénoncer l'esclavage?

Montesquieu, l'esprit des lois, chapitre 15

de "si j'avais à soutenir... de la miséricorde et de la pitié"

De l'esclavage des nègres

plan :

Un réquisitoire contre l’esclavage

1) Des connotations philosophiques : le polémique.

2) L'ironie

questions :

de quel siècle est il ?

citer deux contemporains

quel est l'esprit du siècle des lumières?

quel est le registre du texte?

de quel genre littéraire s'agit il?

quelles sont les caractéristiques de l'argumentation? (thèse, exemple, argument)

est ce une argumentation directe ou indirecte?

relever une contradiction

relever une hyperbole, une antiphrase

en quoi le 7ème paragraphe présente t'il une analogie?

en quoi cela est il absurde?

relever l'hyperbole ironique du 8ème paragraphe

à quel moment comprenons nous qu'il s'agit d'une dénonciation?

Analyse de l'extrait pour répondre aux questions et problématiques susceptibles de tomber à l'oral du bac de français : anticiper les difficultés de l'entretien

De l’esprit des lois : Montesquieu

chapitre 15

TEXTE

De l'esclavage des Nègres (Livre XV, chapitre 5)

Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :

Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres.

Le sucre serait trop cher, si l'on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.

Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu'il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.

Il est si naturel de penser que c'est la couleur qui constitue l'essence de l'humanité, que les peuples d'Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu'ils ont avec nous d'une manière plus marquée.

On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d'une si grande conséquence, qu'ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.

Une preuve que les nègres n'ont pas le sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de l'or, qui chez des nations policées, est d'une si grande conséquence.

Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.

Des petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains : car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié.

ETUDE

Un réquisitoire contre l’esclavage

1) Des connotations philosophiques : le polémique.

 9ième paragraphe : on commence à voir que M. n’est pas du côté des esclavagistes. « si » permet d’exposer une hypothèse « parce que, si… » : une phrase qui semble logique car « parce que » : cause et « si »

Ici, M. dénonce les esclavagistes comme n’étant pas de bons chrétiens car ces derniers doivent traiter correctement les hommes. Or, comme ils maltraitent les noirs, ils se justifient en disant que ceux –ci ne sont pas des hommes.

 10ième paragraphe : référence à l’Europe et aux africains, ainsi qu’aux « princes d’Europe » qui sont évoquées afin de mettre en avant leur peu d’intérêt pour le prob de l’esclavage. 3 mots pour résumer le statut des nègres : « injustice, miséricorde, pitié » : voc. religieux qui sous entend que si les « princes d’Europe se comportaient en chrétiens, ils devraient faire des réunions sur l’esclavage.

2) L’ironie

 1ière phrase : antiphrase : M. veut souligner le peu de solidité des args. Esclavagistes (il valorise tout au long du texte les raisons qui expliquent en quoi c’est une pratique condamnable et inacceptable).

 Associations d’éléments qui n’ont rien à voir sur le plan logique « nez/impossible plainte » ; « philo. / mise à mort des hommes roux »

 Une affirmation gratuite selon laquelle on peut juger de « la couleur de la peau par celle des cheveux », puis, pour éviter de se remettre en question, la phrase suivante « il est impossible que nous supposions que ces gens soient là soient des hommes ».

 Hyperboles : « très sage, surtout bonne » ; « une si grande conséquence » = ironique

 10ième paragraphe : « de petits esprits » : philos. Des Lumières (péjoratif alors qu’il parle du groupe dont il fait parti)= ironique.

Etude postée sur le forum pédagogique des lycéens

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