L'écriture ou la vie,
Chapitre 55
Semprun
Le corrigé fait deux pages word police 12, il comprend, une introduction, un développement en deux parties avec plusieurs paragraphes, une transition, une conclusion et une ouverture.
Lecture du texte :
L’écriture ou la vie
Chapitre 5, Jorge Semprun
_ Tu tombes bien, de toute façon, me dit Yves, maintenant que j’ai rejoint le groupe des futurs rapatriés. Nous étions en train de nous demander comment il faudra raconter pour qu’on nous comprenne.
Je hoche la tête, c’est une bonne question: une des bonnes questions;
_Ce n’est pas le problème, s’écrie un autre, aussitôt; Le vrai problème n’est pas de raconter, qu’elles qu’en soient les difficultés. C’est d’écouter… Voudra-t’-on écouter nos histoires, même si elles sont bien racontées?
Je ne suis donc pas le seul à me poser cette question. Il faut dire qu’elle s’impose d’elle-même.
Mais ça devient confus; Tout le monde a son mot à dire. Je ne pourrai pas transcrire la conversation comme il faut, en identifiant les participants.
_Ca veut dire quoi, « bien racontées »? S’indigne quelque un. Il faut dire les choses comme elles sont, sans artifices!
C’est une affirmation péremptoire qui semble approuvée par la majorité des futurs rapatriés présents. Ses futurs narrateurs possibles. Alors, je me pointe, pour dire ce qui me paraît une évidence.
-Raconter bien, ça veut dire; de façon à être entendus. On n’y parviendra pas sans un peu d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que çà devienne de l’art!
Mais cette évidence ne semble pas convaincante, à entendre le protestations elle suscite. Sans doute ai-je poussé trop loin le jeu de mots. Il n’y a guère que Darriet qui m’approuve d’un sourire. Il me connaît mieux que les autres.
J’essaie de préciser ma pensée.
_Ecoutez, les gars! La vérité que nous avons à dire si tant est que nous en ayons envie, nombreux sont ceux qui ne l’auront jamais! _ n’est pas aisément crédible… Elle est même inimaginable…
Une voix m’interrompt, pour renchérir.
_Ca, c’est juste! Dit un type qui boit d’un air sombre, résolument. Tellement peu crédible que moi-même je vais cesser d’y croire, dès que possible!
Il y a des rires nerveux, j’essaie de poursuivre.
_Comment raconter une vérité peu crédible, comment susciter l’imagination de l’inimaginable, si ce n’est en élaborant, en travaillant la réalité, en la mettant en perspective? Avec un peu d’artifice, donc.
Ils parlent tous à la fois. Mais une voix finit par se distinguer s’imposant dans le brouhaha. Il y a toujours des voix qui s’imposent dans les brouhahas semblables; je le dis par expérience;
_Vous parlez de comprendre… Mais de quel genre de compréhension s’agit-il?
Je regarde celui qui vient de prendre la parole. J’ignore son nom, mais je le connais de vue. Je l’ai déjà remarqué, certains après-midi de dimanche, se promenant devant le block des français, le 34, avec Julien Cain, directeur de la bibliothèque nationale, ou avec Jean Baillou, secrétaire de Normale Sup. Ça soit être un universitaire.
_J’imagine qu’il y aura quantité de témoignages… Ils vaudront ce que vaudra le regard du témoin, son acuité, sa perspicacité… Et puis il y aura des documents… Plus tard, les historiens recueilleront, rassembleront, analyseront les uns et les autres; ils en feront des ouvrages savants… Tout y sera dit, consigné… Tout y sera vrai… sauf qu’il manquera l’essentielle vérité, à laquelle aucune reconstruction historique ne pourra jamais atteindre pour parfaite et omni compréhensive qu’elle soit.
Les autres le regardent, hochant la tête, apparemment rassurés de voir que l’un d’entre nous arrive à formuler aussi clairement les problèmes.
_L’autre genre de compréhension, la vérité essentielle de l’expérience, n’est pas transmissible… Ou plutôt, elle ne l’est que par l’écriture littéraire…
Il se tourne vers moi, sourit.
_Par l’artifice de l’œuvre d’art, bien sûr!
Problématique :
En quoi l’écriture de soi est-elle la plus à même de soulever le problème du témoignage de l’horreur et de sa réception par le public?
Extrait de l'étude :
». Le dialogue est la forme la plus adaptée au débat public. Nous avons une présentation de ce débat et une mise en place du dialogue. Les intervenant sont multiples et identifiables. Ce dialogue relève d’une reconstitution par l’écriture...
Plan du commentaire :
Introduction
I - Un texte autobiographique
1 - Les éléments autobiographiques
2 - Narration et réflexion
Transition
II - Les camps de concentration
1 - Reconstruction de la réalité
2 - L'intervention du narrateur
Conclusion
Ouverture
Etudes sur la séquence le biographique, le bac écrit et oral de français
Les commentaires et les dissertations, les corrigés du bac
La lecture d'une autobiographie vous parait elle devoir être complétée autant que possible par la lecture d'une biographie?
La lecture d'une autobiographie vous parait elle devoir être complétée par la lecture d'une biographie autant que possible?
Les mots de Jean Paul Sartre, extrait
Commentaire des mots de Jean Paul Sartre, extrait
Le livre de ma mère, Albert Cohen
Commentaire d'un extrait du livre de ma mère d'Albert Cohen
La gorge coupée, Leiris
Commentaire de la gorge coupée, Leiris
Les Essais, Montaigne, "Au lecteur"
Les Essais, "Au lecteur", Montaigne
Le vent paraclet, Tournier
Le vent paraclet, Tournier
Mémoires d'outre tombes, Les soirées à Combourg, Chateaubriand
Les soirées à Combourg, Chateaubriand
L'écriture ou la vie, Semprun, Chapitre 55
Semprun, chapitre 55, l'écriture ou la vie
Textes complémentaires
chap. 13 Si C’est un Homme, Primo Lévi et Préambule des confessions de Rousseau
Texte complémentaire, Primo Lévi, si c'est un homme chapitre 13 et Rousseau, Préambule des Confessions
Articles sur la séquence le biographique
Primo Lévi, si c'est un homme, chapitre 13, article
Article sur Primo Lévi, chapitre 13
Préambule des confessions de Rousseau, article
Article sur Rousseau, le préambule des Confessions
La gorge coupée, Leiris, article
Article sur Leiris, la gorge coupée
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