Chapitre 3, la guerre, Candide, Voltaire
Analyse de prépabac : Bac blanc sur Voltaire, Candide
Voltaire, Candide
*** Lecture du texte
Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque coté; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu’il put pendant cette boucherie héroïque
Enfin tandis que les deux rois faisaient chanter des Te Deum, chacun dans son camp, il prit le parti d’aller raisonner ailleurs des effets et des causes. Il passa par-dessus des tas de morts et de mourants, et gagna d’abord un village voisin; il était en cendres; c’était un village abare que les Bulgares avaient brulé, selon les lois du droit public. Ici des vieillards criblés de coups regardaient mourir leurs femmes égorgées, qui tenaient leurs enfants à leurs mamelles sanglantes; là, des filles, éventrées après avoir assouvi les besoins naturels de quelques héros, rendaient les derniers soupir ; d’autres, à demi brulées, criaient qu’on achevât de leur donner la mort. Des cervelles étaient répandues sur la terre à coté de bras et de jambes coupés.
Candide s’enfuit au plus vite dans un autre village; il appartenait à des Bulgares; et les héros abares l’avaient traité de même.
Descriptif :
L'analyse fait quatre page word police 14. Elle est d'un bon niveau et comprend deux parties avec chacune plusieurs arguments, des transitions, une conclusion avec une ouverture.
Problématique :
- En quoi cet extrait est-il un extrait de la guerre?
- Introduction
- I - Le champ de bataille
- a - Un plan d'ensemble pour cadrer les deux armées, la logique du zoom
- b - Le bilan de la guerre, la vision de Candide, la guerre perçue comme un jeu
- II - Tableau réaliste de la guerre
- a - L'horreur de la guerre
- b - L'absurdité de la guerre : la religion comme légitimation de la guerre
- Conclusion
Annonce du plan :
Dans le but de répondre à la problématique, en quoi ce chapitre est-il une dénonciation de la guerre, nous verrons dans un premier temps, le champ de bataille avec le développement deux idées, le plan d'ensemble pour cadrer les deux armées, la logique du zoom donc et la vision de la guerre au sens d'un jeu, vision de Candide. Dans un second temps, nous nous pencherons sur le tableau réaliste de la guerre ainsi que son absurdité et la religon comme légitimation.
- Analyse du chapitre
la guerre était considérée par certains comme un droit justifiant les massacres de civils. La satire est très claire. On a le vocabulaire du massacre qui rencontre le vocabulaire du droit ainsi que le champ lexical de l'épopée : "quelques héros". L'horreur est encore mise en évidence avec le contraste existant entre les héros et le viol : "besoin naturel de quelques héros". Voltaire dénonce ici la réalité de toutes les guerres, les femmes sont perçues comme un "butin normal". Il s'abstient de faire appel à la compassion car les scènes parlent d'elles-mêmes, elles sont très éloquentes. L’ironie est aussi confortée par l'oxymore (« la boucherie héroïque ») qui dénonce la guerre. Il fait de l’héroïsme une fausse valeur.
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