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jeudi 15 juillet 2010

Questions pour l'oral de français, Baudelaire, A une passante

Préparer l'oral et l'écrit du baccalauréat de français : lectures analytiques, problématiques et questions pour l'entretien de l'oral du bacAutre analyse pour l'entretien du bac oral de français

« A une passante »



Les fleurs du mal, Charles Baudelaire

Préparer l'entretien de français à l'oral, questions, problématiques et analyse d'un texte

Problématique possible :


en quoi cette poésie est elle une allégorie de la beauté?


Plan de l'étude:


I - le sonnet, ses mouvements

II - Les personnages
1 - le locuteur
2 - la passante

III - L'allégorie

Questions à l'entretien :

I - quels sont les deux moments essentiels de la rencontre?
Quelle est la fonction du premier hémistiche du vers 9?
Etudiez la ponctuation
A quelle idée, le thème de la rencontre est il associé?
Comment et en quoi l'apparition de la rencontre peut elle être qualifiée d'éblouissante?
Etudiez la métonymie, "la majesté"
Analysez l'aspect éphémère de l'apparition
Qu'en est il de l'idéal de l'amour?
Qu'est ce qui le rend irréversible?
II - 1 - Comment le locuteur est il nommé?

Relevez les pronoms personnels

Décrivez l'environnement de la scène

Comment le premier quatrain reflète t'il la vision de la passante?

Comment la femme existe t'elle?

Pourquoi peut on dire que la femme entre en opposition avec le locuteur?

Que nous apprend le dernier tercet?

Quel est le constat?


2 - Relevez les vers qui nous revoient à la description de la passante

Etudiez les figures de rhétorique qui mettent la femme en avant

Quel est le rythme?

En quoi peut on dire que la femme est sacralisée?

Citez un autre poème où l'on retrouve la même importance accordée au regard


III - La passante est elle féérique?

En quoi incane t'elle l'allégorie de la beauté?
En quoi retrouvons nous le paradoxe du spleen et de l'idéal?
Relevez deux termes antithétiques

Analyse du texte :
lecture du texte

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.


Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Les fleurs du mal, Baudelaire

Analyse de la poésie :

Introduction
Le sonnet que nous nous proposons d’étudier est tiré des Fleurs du Mal, de Baudelaire écrit en 1857. Le poète vit sa vie marquée par ses trois femmes rencontrées dans des contextes différents, Marie D’Aubrun, Mme de Sabatier, Jeanne Duval. Il avait la réputation d’être un dandy. Dans cette poésie, intitulée, « à une passante », le poète nous évoque la rencontre avec une femme qui du fait de sa grande beauté a attiré son attention. Dans un premier temps, nous étudierons le sonnet et ses mouvements puis, dans une dernière partie, nous dégagerons l’allégorie de cette poésie et sa fonction.

I – Le sonnet, ses mouvements

Nous avons donc deux moments essentiels marqués par les deux temps de la rencontre. Le premier hémistiche du vers 9 attire l’attention. La ponctuation met en relief la rupture par les points de suspension. Le thème de la rencontre est associé à l’idée d’un éblouissement, elle se situe au niveau des quatrains. L’apparition de la rencontre peut se qualifier d’éblouissante, la femme est qualifiée par la métonymie, « la majesté », terme mélioratif qui la grandit. Le passé simple semble faire de cette apparition un moment très éphémère, « passa ».

Après la rencontre, la disparition, symbolisée par le nom « nuit » qui a une connotation négative. Elle coïncide avec la disparition de l’espoir, le regard est perdu. Le champ lexical n’est plus le même ainsi que le suggère le vocabulaire de la fuite, « fuis », « bien loin d’ici ». La passante semble avoir disparu, elle n’est plus n’est présente ni visible dans le cadre spatio-temporel, elle est devenue, une « fugitive » apparition, déjà lointaine. L’idéal de l’amour à atteindre s’est évanoui avec la disparition de la belle, il semble laisser place au spleen, l’adverbe « jamais » rend irréversible ce fait.

II – Les personnages

1 – le locuteur
Il est nommé de façon récurrente par les pronoms personnels à la première personne du singulier, « moi », « je », « m’ », « j’ ». Ses perceptions dominent et à travers elles, la scène est décrite dans son environnement immédiat. Le premier quatrain nous relate la vision de la passante, « jambe de statue.. », la femme n’existe que par le regard du poète. La passante en mouvement entre en opposition avec le locuteur présenté comme un personnage immobile, crispé. Il nous faut attendre la lecture du dernier tercet pour faire le bilan de leur rencontre. L’apparition magique de cette magnifique femme à la jambe de statue se substitue en regret, le constat est négatif.

2 – La passante
Elle est évoquée aux vers 2, 3, 4, 5, 7, 8, et 10. Elle est mise en avant par des figures de rhétorique comme l’énumération au sens d’une harmonie et d’équilibre. Le rythme est saccadé, le poète s’enflamme. La femme est sacralisée telle une déesse. L’importance est accordée au regard comme dans beaucoup de poèmes de Baudelaire.

III – l’allégorie
La passante est féérique, elle incarne l’allégorie de la beauté. Baudelaire idéalise et sublime le personnage qui devient la représentation de la beauté elle-même. On retrouve le paradoxe du spleen et de l’idéal, toujours tendre vers l’idéal mais ne jamais y accéder. Dans les deux tercets, on retrouve le thème déjà vu de la rencontre. Les jeux d’antithèses permettent à Baudelaire de traduire les paradoxes et les inquiétudes. On peut constater deux termes antithétiques, « éclair » et « nuit », renforcés par les oppositions, « regard », « renaître », « ne te verrai-je plus que dans l’éternité ». L’opposition se retrouve dans les temps, traduisant le désespoir et la fatalité de la rupture. La rencontre s’achève donc, la nostalgie prend place et le spleen resurgit.

Conclusion
On retrouve dans ce sonnet l’éternelle opposition des Fleurs du mal, entre la réalité et l’idéal, le spleen et l’idéal qui reflète la complexité du personnage de Baudelaire encore une fois confronté à l’impossible, l’irréversible. L’idéal de la femme est encore une fois insaisissable. La femme n’est autre que l’allégorie de la beauté que le poète idéalise et sublime.


L'oral du bac de français, rubrique du forum pédagogique des lycéens




Pour consulter les questions relatives à cette poésie afin de mieux préparer l'entretien au bac oral de français, suivez ce lien :


questions et problématiques sur "à une passante" de Baudelaire


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L'administrateur

mardi 13 juillet 2010

Une personne affirme que la poésie ne présente aucun intérêts, répondez lui le contraire en justifiant par plusieurs poèmes, éléments pour une dissertation au bac de français, bibliothèque scolaire gratuite pour réviser et préparer son examen

Sujet :

Une personne affirme que la poésie ne présente aucun intérêts, répondez lui le contraire en justifiant par plusieurs poèmes. Le cadre est libre, mais ce ne peut pas être un dialogue... Il faut donc montrer les intérêts de la poésie.

développement

le poète est souvent assimilé à un nigaud, un rêveur, on affirme très volontiers que la poésie est inutile. Flaubert affirme, qu'elle est passée de mode" de manière ironique. Platon proclamait son inutilité car elle nous éloigne selon lui de la vérité.

Comment montrer son utilité?

Elle est utile car elle procure du plaisir aux hommes grâce à la beauté qu'elle offre. exemple, les poèmes du parnasse qui tendent à une perfection formelle, c'est l'art pour l'art. On peut ainsi mettre en avant l'émotion esthétique du lecteur. Hérédia dans les Trophées provoque l'émotion au sens d'une réaction plastique, par son travail sur tous les procédés poétiques, les rythmes, les sonorités;

La beauté peut aussi être soulignée par l'aspect épique des descriptions, le caractère merveilleux, par exemple dans les conquérants de Heredia qui nous retrace les exploits des conquistadores et leur caractère merveilleux.

La beauté peut aussi être assimilée à l'évasion, au rêve, par exemple dans les poèmes parnassiens lorsqu'ils évoquent des civilisations disparues, des mondes inconnus, ils créent cette sorte d'évasion hors du réel. On peut aussi citer Baudelaire, sa correspondance qui nous transporte dans un monde parfait ou tous les sens se répondent.

Mais l'intérêt n'est pas que plastique, esthétique, elle ne se contente pas de nous procurer des émotions, de l'évasion, du rêve, la poésie contient aussi un intérêt car elle soulève des réflexions.

Pour générer une prise de conscience sur certains thèmes importants. Par exemple, Baudelaire dans les fleurs du mal, pose de graves questions existentielles, il s'interroge sur le tragique de la vie, le sens de la vie et l'irréversibilité du temps qui passe. Le spleen prend une dimension existentielle profonde qui cherche son sens par rapport à l'idéal.

réflexions sur la condition humaine, déchirement de l'homme, la poésie peut donc avoir et remplir un rôle moral et philosophique en réfléchissant à la condition humaine.

D'autres poètes confient à la poésie une mission humanitaire ou civilisatrice, comme Victor Hugo, le poète devient alors prophète, mage, visionnaire, guide qui conduit les hommes vers la vérité. On peut citer la légende des siècles. La poésie peut en effet être engagée. ». La vérité du monde peut également être sociale et politique, il va de soi qu’il existe aussi des poésies engagées. Dans ce cas de figure la poésie devient une arme au service de la vérité. Ainsi, Rimbaud nous relate la réalité de la guerre dans « le dormeur du val ». La fonction peut être polémique et politique. Enfin, pour revenir à Rimbaud, nous pouvons imaginer le poète voyant, traducteur, déchiffreur et qui sait montrer et dévoiler la vérité aux hommes, il devient alors un messager, le témoin du monde. Le « je « devient autre et de ce fait la poésie devient à son tour contemplation, révélation, interrogation sur le monde. Le poète se fait voyant au sens rimbaldien. Le lecteur se rapproche de la vérité.
On peut citer en mettant en avant l'utilité de la poésie et son intérêt tout en avançant son expérience de lecteur.

Réflexions postées dans le forum pédagogique des lycéens

Les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide, expliquez. Eléments pour une dissertation, bibliothèque scolaire gratuite, préparation bac de français

 Sujet : " Les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide. Expliquez"


Introduction

"les fables de La Fontaine sont un miracle de la culture a écrit André Gide", voici une citation lourde de sens que nous tenterons d'examiner de façon à éclaircir les idées mises en avant par Gide.

Nous savons que les fables sont composées d'un récit appelé corps et d'une morale que le fabuliste appelle âme de la fable. La fable est un texte en vers ou en prose qui a recours à l'allégorie le plus souvent animale, pour donner une leçon de morale. On l'appelle aussi apologue. La Fontaine, auteur du 17 ème siècle s'est inspiré d'Esope, de Phèdre et de Pilpay; Il privilégie le récit plutôt que la morale dont il varie la place dans la fable. D'une façon générale, il observe son époque et la critique, y comprois le pouvoir royal. Nous devons donc admettre que l'apologue en tant que récit allégorique, une histoire, met en scène des animaux, des végétaux, parfois des hommes dont le lecteur peut tirer une leçon morale ou un enseignement. Nous pouvons donc parler des fables en ce sens qu'elles sont des oeuvres à teneur didactique, à visée pédagogique que la morale soit explicite ou implicite. C'est à ce niveau sans dout que nous retrouvons Gide qui considère que les fables sont des miracles de la culture. Nous allons tenter de voir en quoi ces fables à but didactique peuvent être considérées comme des miracles de la culture. En quoi et comment véhiculent elles un enseignement?


Développement

PLAIRE

Nous savons en tant que lecteurs de La Fontaine adultes et enfants que pour éduquer, on a souvent recours à des histoires comme des fables même si elles ont moins de crédibilité aux yeux des adultes en ce qui concerne l'argumentation. La Fontaine tout comme Voltaire ont bien vu l'intérêt de travailler sur de tels récits. La Fontaine pensait qu'une morale seule était ennuyeuse alors conjuguée à un récit, nous retrouvons les deux fonctions de l'apologue, plaire et instruire. L'aspect didactique est ainsi mis en évidence. Tout peut être dit ainsi. Nous pouvons prendre l'exemple du pouvoir des fables, VIII, 4 du fabuliste dans laquelle un orateur tente dans l'antiquité de capter l'attention d'un public distrait, mais en vain et finalement, en leur racontant une histoire, il parvient à se faire écouter. On peut donc convaincre par une histoire car l'histoire est amusante et capte l'attention des lecteurs et auditeurs. La vivacité du récit fait appel au goût pour les histoires, le récit touche un large public et de tous les âges, les fables ne sont donc pas idéales que pour les enfants. Elles permettent l'évasion, admettent le merveilleux, évitent le discours théorique, il n'y a donc pas de ton didactique apparent même si le message suit toujours le récit. Le récit parle à l'imagination, nous pouvons citer, la cigale et la fourmi, avant même de parler à l'esprit et le lecteur suit le récit sans penser à la morale, il se laisse entrainer et surprendre même par la logique du raisonnement. Finalement et paradoxalement, le récit finit par obliger le lecteur à faire un effort d'interprétation, il doit en effet réfléchir et dépasser le récit car lorsqu'il devient critique, c'est la morale

INSTRUIRE

Nous nous retrouvons avec des publics confondus, jeune public, tout public, public spécialisé, et pourtant il existe pour chaque public une stratégie différente pour convaincre. A chaque époque, il y a une sensiblité différente, le 18 ème siècle est friand des démonstrations indirectes et ironiques, des contes philosophiques, à la fin du 19ème siècle, on est plus tourné vers les essais et philosophies positivistes, mais la fable ne passe pas de mode car derrière le récit se cache comme un miracle que l'on n'attend pas, l'enseignement qui fait dire à Gide, "les fables sont un miracle de la culture".

Dans le loup et l'agneau, La Fontaine met en avant la philosophie du plus fort, la raison du plus fort est toujours la meilleure, il nous donne sa vision du monde et rapports de force dans la société. C'est une conception très lucide et juste mais un peu pessimiste. L'affirmation est ainsi concentrée en un seul vers, au présent de vérité générale et renforcée par l'adverbe toujours. Il décrit ainsi le comportement odieux de celui qui, exerce sa violence sur plus faible que lui , prétend la justifier par des arguements spécieux, inverse les rôles et se fait victime pour pouvoir être bourreau.

Le message est à ce niveau philosophique, cela signifie que l'homme est un loup pour l'homme. Seul La Fontaine parvient à véhiculer des idées aussi profondes et existentielles pour l'homme en ayant l'air de raconter une simple histoire anodine. C'est en cela que consiste le miracle. La culture est ainsi sauvgardée dans la mémoire des hommes; Il développe dans cette même fable une argumentation différente pour chaque animal, le loup est ainsi assimilé à un dictateur, interdisant à la population de se plaindre des sévices dont elle est victime. souffre et tais toi. Loup incarne l'homme biensûr, on retrouve dans la transposition de l'allégorie animale, le monde des hommes, la philosophie à tirer de nos actes. L'argumentation de l'agneau va à l'inverse du loup.

Ainsi qu'il le dit dans sa dédicace à "Monseigneur Le Dauphin" du premier recueil des fables, La Fontaine rappelle le principe qui inspire les fables, "je me sers d'animaux pour instruire les hommes"; Le miracle est réussi. La réussite des fables tient à ce que les animaux sont humanisés, et cette métamorphose s'inscrit dans une logique, ce qui rend les fables encore plus convaincantes.


Conclusion

Il n'y a pas d'époque pour lire les fables, elles sont toujours et ont toujours été contemporaines. Derrière le loup et l'agneau, se cachent des individus que La Fontaine côtoie, il élargit la fable à des situations qui dépassent de simples rapports individuels pour refleter les relations internationales,lorsque par exemple les petits états sont agressés et menacés par les plus gros. Il en va de même pour l'agneau face au loup.

Culture est le mot qui correspond le mieux aux fables, miracle car elles sont à la portée de tous, sans pour autant être ennuyeuses.

Réflexions postées depuis le forum pédagogique des lycéens

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Commentaires
Les fables de la Fontaine sont un miracle de la nature", commentez cette citation de Gide

Dissertations
Pensez vous que l'on puisse traiter des sujets graves et sérieux sur le mode plaisant et humoristique?
Selon vous, la poésie qui ne se prend pas au sérieux est elle encore de la poésie?

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Articles en littérature, Senghor, Claudel, La Fontaine, Calvino, Leiris, Camus, Machiavel, Rabelais, Rousseau, Primo Lévi, Nietzsche etc

Des réflexions et articles pour la préparation du baccalauréat de français : textes complémentaires pour l'oral du baccalauréat de français

Ethiopiques, Léopold Sédar Senghor



A new York

Senghor est un écrivain du 20ème siècle né au Sénégal. Ses poèmes d’Ethiopiques furent écrits dans les années qui ont précédé l’indépendance du Sénégal. A New York est un poème en l’honneur de l’Afrique dans lequel il célèbre la grandeur de l’homme et dénonce le colonialisme, c’est en fait un combat en faveur de la négritude. La culture et New York sont placés sous le regard de Dieu, par conséquent cette poésie à de forts accents religieux. Nous avons une forte opposition entre deux cultures, celle de l’Afrique et celle de New York, cette dernière vivant dans l’ignorance de la nature et de la vie réelle, l’auteur nous présente New York comme un monde factice. Cela est suggéré par le vocabulaire au niveau essentiellement de l’opposition entre le champ lexical du modernisme urbain et celui de la communion originelle propre aux africains. L’image de l’unité retrouvée est celle de la réconciliation propre à l’Afrique en accord avec la vie. Mais il y a un dépassement de ce fossé entre New York et l’Afrique grâce à Dieu qui symbolise la réconciliation entre ces deux mondes. Ainsi, le « sang noir » devient il l’image de la réconciliation entre les races. La poésie se situe tant au niveau idéologique que personnel.

L’échange, Paul Claudel

La pièce fut créée en 1914 par Jacques Copeau. Au départ nous avons deux couples, Louis et Marthe, Thomas et Lechy, la tentative d’échange entre les deux couples tourne au drame, à la mort et à la séparation. Cette pièce a une valeur symbolique car elle nous éclaire sur le rapport entre le théâtre et la vie. A la question, « le théâtre, vous ne savez pas ce que c’est? », Lechy répond en faisant un raisonnement analogique : une pièce de théâtre est comme un rêve. Le théâtre est le miroir de la vie, le reflet de l’homme et le spectateur se projette sur l’acteur en vertu du processus d’identification. Nous pouvons ainsi poser l’espace théâtral comme un lieu purificateur de part l’identification qu’il rend possible entre les spectateurs et les acteurs, L’effet miroir domine. Le théâtre devient ainsi un lieu de vérité dont parlait déjà Aristote dans son étude sur l’effet libérateur de la parole dans le jeu théâtral. Claudel nous décrit les valeurs symboliques de ce jeu.

Calvino, « si par une nuit d’hiver un voyageur »
 
Les lecteurs de Calvino s’accorderont pour reconnaître que plus nous avançons dans la lecture du texte, plus nous avons l’impression de lire un pastiche dont les caractéristiques sont nombreuses. En effet, la première serait de souligner qu’il ressemble à un incipit de roman d’espionnage, ce qui suggère une attente. Le lecteur n’est pas vraiment informé. La narration est à la première personne mais cependant il n’y a pas d’ouverture sur les réflexions et pensées des personnages, ils n’existent qu’à travers leurs actions sans jamais faire retour sur eux-mêmes. Nous sommes dans un film d’espionnage avec des plans de séquences propres à la technique cinématographique. On est semble t’il dans un film noir américain. C’est à travers cette image du pastiche que le narrateur travaille le personnage du lecteur. Nous pouvons donc parler d’une véritable remise en question du roman traditionnel.

Quelques notions philosophiques



Socrate est il un philosophe anti dogmatique?

Si l'on se réfère à la philosophie socratique, nous dirons que pour ce dernier, l'ignorance est une souffrance, le plus grand mal d'ailleurs. Il faut mesurer l'importance de ses propos car nous arrivons alors à poser la philosophie platonicienne et les différences qu'elle suppose entre l'ignorance qui se sait et l'ignorance qui s'ignore.

L'ignorance est donc une souffrance, la plus grande, si l'on se place du point de vue de la philosophie grecque, la philosophie, de ce fait, devient une libération. L'humilité socratique s'oppose à la certitude dogmatique de celui qui croit savoir. l'humilité socratique est un adage, il faut l'appliquer, "je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien".

Nous avons alors l'image d'un penseur, qui par l'intermédiaire de la maieutique, forme de dialectique appliquée, va par le biais de questions et de réponses, accoucher les esprits du vide dont ils sont pleins de manière à faire en sorte que l'enseigné prenne conscience de son ignorance. C'est à ce niveau que l'on peut parler d'un passage d'une ignorance qui s'ignore à une ignorance qui se sait .

Autre notion : le concept grec de juste mesure

Cette notion de juste mesure est très utilisée dans la philosophie grecque ainsi qu'en littérature. On la retrouve dans l'Illiade et l'Odyssée d'Homère. D'un point de vue pratique, elle traduit la rectitude de l'action. Vernant l'étudie de façon très approfondie dans la métis grecque ou l'intelligence grecque.

La pensée pratique nous renvoie à une manière d'agir, de bien agir et l'unique façon de bien faire s'oppose aux autres façons. C'est un concept également aristotélicien, il est exposé dans l'Ethique à Nicomaque, l'archer comme exemple cité par le penseur peut réussir à viser sa cible s'il respecte les règles du savoir faire, de la technè, du moment opportun, le kairos.

La notion de juste mesure est si importante chez les grecs qu'elle fait de la démesure un péché. Elle nous incite à toujours être fidèle à nous mêmes; Nous pouvons conclure sur l'adage socratique du "connais toi toi même" qui honore l'oracle de Delphes. Il faut connaître nos limites et ne vouloir que le possible pour laisser le reste aux Dieux
 
La gorge coupée, Michel Leiris

Ce texte est un extrait de l’autobiographie de Michel Leiris paru en 1939, L’âge d’homme. L’auteur naquit en 1901 et mourut en 1990. Il renouvelle les règles du genre autobiographique. Il raconte un souvenir d’enfance traumatisant, une opération de la gorge.

L’agression évoquée dès la ligne première par Leiris introduit le souvenir d’enfance pénible à propos duquel toute la représentation de sa vie est restée marquée. Le choc physique associé à la violence de l’agression se continue et se répercute au niveau psychologique. L’opération devint l’acte fondateur qui conditionna sa vision de la vie. L’enfant devient par la métaphore de la bête, un enfant bétail. Les euphémismes comme, « faire la cuisine », « chair à médecin », « chair à canon », nous donnent une image tragique de la vie. Les actions de couper, de déchiqueter, nous permettent de parler en termes de traumatisme irréversible. L’auteur tente malgré tout de se réapproprier des souvenirs douloureux dont il retrace les conséquences sur sa vie actuelle et sa vision du monde; Il ne voit plus que mensonges, tromperie. Le souvenir n’est pas salutaire, il est encore présent dans la vie adulte de l’auteur; La tonalité de notre texte est tragique, l’homme lutte face à son destin. Nous retrouvons les marques d’une écriture autobiographique qui n’est pas sans nous rappeler celle de Michel Tournier qui cherche dans l’écriture un moyen de se libérer des traumatismes, une écriture autobiographique salutaire

En hommage à Camus,

Aujourd'hui, nous sommes le 4 janvier, c'est l'anniversaire de la mort du philosophe Camus né en 1913 et mort en 1960 en Algérie ou il passa toute son enfance et suivit ses études de philosophie. Ecrivain engagé, il est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages, comme l'étranger, Noces, Caligula, L'homme révolté, Le mythe de Sisyphe etc. Il obtient le prix nobel de littérature.
Ses ouvrages sont variés car il est l'auteur de romans, de pièces de théâtre et de nombreux essais philosophiques dont les plus connus, le mythe de Sisyphe et l'homme révolté. La question commune à ses questionnements divers qui se retrouvent dans ses livres est, le monde sans Dieu, qu'en est il pour l'homme. Nous savons que cette problématique est illustrée par le mythe de Sisyphe qui représente l'absurde de la vie. Camus demande à l'homme de toujours rester lucide pour vivre l'instant malgré les angoisses existentielles.

Nous pouvons imaginer les oeuvres à lire aujourd'hui si ce penseur n''était pas mort aussi jeune et aussi bêtement car nous savons qu'il nous a quittés à la suite d'un accident de voiture; Nous lui rendons aujourd'hui hommage, Camus était un grand philosophe et comme derrière chaque esprit grandiose, nous retrouvons l'homme extraordinaire qu'il était.

texte complémentaire du chapitre 44 de Gargantua:



Le Prince, de Machiavel

Machiavel considère qu'un monarque ne peut être respecté par son peuple que s'il est impitoyable: il doit être craint sans être haï, car le peuple verrait un roi aimé comme étant un roi lâche, voire peureux, donc il ne serait pas respecté.

--> Contraire aux humanistes qui pensent que des sujets qui aiment leur roi ont plus envie de lui faire confiance.

Selon Machiavel, la nature humaine est mauvaise, et qu'elle n'aspire qu'au gain et à la propriété, mais qu'il n'y a aucun moyen de changer ces tendances que tous essaient de renier (d'après lui).

D'où l'expression: Machiavélisme = agir dans son propre intérêt, se saisir de tout ce que l'on peut, profiter de tout et de tout le monde quand c'est possible.

--> Les humanistes, eux, admettent le fait que l'homme ne soit pas parfait mais considèrent qu'il est tout à fait possible de s'améliorer, devenir meilleur. lls croient en l'avenir.
Machiavel fait ressortir le côté instinctif de l'homme, comme s'il était un animal qui se laisse guider par son instinct, il lutte pour sa survie au détriment de son entourage. Pour se faire respecter, il faut lui montrer qu'on est plus fort, en le maltraitant, par exemple.
Machiavel est donc un exemple de contre humaniste, ses pensées sont diamétralement opposées à celles de Rabelais.

Texte complémentaire



L'utopie de Thomas MORE

Comparaison entre la société utopique de Thomas More et la communauté idéale de Rabelais

Points communs

- grande liberté due au fait qu'il y a plus d'égalité

- lieu isolé, mais pas tout à fait clos, protégé du monde extérieur (tout comme la plupart des utopies)

- système communautaire, fondé sur le partage et la solidarité

- aucune notion de religion

- la culture intellectuelle est importante

- on observe les mêmes procédés rhétoriques

Différences

- dans l'utopie de Thomas More, il y a moins de sacrifice personnel pour l'autre (tous ne font pas ce qui fait plaisir à une personne, par exemple)

- le travail physique, très important pour T.More, n'existe pas à l'Abbaye de Thélème: les personnages de Rabelais sont oisifs.

- la vie en Utopie est extrêmement rythmée, il y a une grande notion de temps, tandis qu'à Thélème, il n'y a pas la moindre contrainte

- il n'y a pas de loi ou de règle à Thélème, alors que More a créé tout un gouvernement

- il y a une plus grande égalité dans l'utopie de Thomas More: les femmes et les hommes ont les mêmes tâches, bien qu'adaptées à leurs capacités. Mais à Thélème, les femmes et les hommes ont des activités bien distinctes, plus traditionnelles.

- de façon générale, le texte de Rabelais est assez léger: l'auteur a créé un rêve peu réaliste, où les gens viennent pour une durée choisie, et prennent du plaisir sans penser à l'avenir. Par contre, l'oeuvre de More est bien plus sérieuse. Son monde se justifie, est fait pour durer; la société d'Utopie est très didactique. On sent une critique de la part de T.More envers les castes de son époque: les riches se prélassaient, tandis que les pauvres mouraient souvent au travail.

Exemples d'utopies

Aldous HUXLEY, le Meilleur des Mondes

---> Qui suggère un autre monde entièrement.

Textes complémentaires du ch. 25 de Gargantua:
Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques
Érasme, Éloge de la folie
Les tragiques

Note: l'auteur était très sensible aux problèmes de son époque

- la description de la guerre est bien plus sérieuse que dans Gargantua. La violence est plus réaliste et accablante.

- L'homme blessé demande le coup de grâce, or l'euthanasie était interdite à l'époque, la religion disait qu'il fallait affronter la douleur afin d'accéder au paradis. On constate donc que le soldat souffre tellement qu'il a perdu toute foi.

- Agrippa d'Aubigné cherche à faire ressortir le barbarisme de la guerre

---> le texte est polémique, le registre est pathétique et tragique (la mort est omniprésente, il y a une forte impression de fatalité). La visée est argumentative, comme dans Gargantua.



On en conclut qu'il y a deux façons d'argumenter et de convaincre: la parodie, donc le rire, comme le fait Rabelais dans Gargantua, ou le tragique, comme dans le texte de d'Aubigné.



Éloge de la folie

Note: la narratrice est la déesse Folie, elle est en train de défendre la folie, que tout le monde condamne.

Érasme, comme Luther, critique l'existence de Saints et les pouvoirs que les hommes leur attribue ainsi qu'à la sainte Vierge. En effet, les textes sacrés ne parlent de personne ayant des pouvoirs, sauf Jésus (puisqu'il est le fils de Dieu). Il considère que les Saints sont une invention de l'Église pour rendre la religion plus "intéressante"

Érasme montre qu'il n'apprécie pas le côté égoïste et matérialiste des prières des fidèles.

ll désapprouve aussi du côté presque commercial du pardon: à son époque, les gens se confessaient puis devaient payer une certaine somme pour leurs erreurs. Érasme considère que l'argent ne doit pas servir à soulager sa conscience, et qu'un peu de monnaie ne rachète en aucun cas la faute commise.

Érasme pardonne tout de même au peuple de se laisser duper de la sorte, puisqu'il n'est que coupable d'ignorance. Mais il accuse les professeurs, qui eux n'ont aucune excuse, parce qu'ils ont tout le savoir, mais s'en servent dans leur propre intérêt.
De façon générale, Érasme fait comprendre que la foi est la plus importante, et qu'il n'y a pas besoin de croire aux superstitions et aux rituels, qui sont des moyens pour l'Église de manipuler et prendre de la place.

Les articles philosophiques
Un scoop littérature, Rabelais l'abbaye de Thélème

Cette société est isolée du monde extérieur bien que l'Abbaye n'ait pas de muraille. On recherche donc une communauté fondée sur l'amour, la foi, sans être exposé aux violences inévitables du monde extérieur.

Dans la vraie vie, l'Église passe son temps à interdire, et frère Jean éloigne la religion afin de rejeter toutes ces interdictions: ainsi, il évite aussi les mésententes et les désaccords dus aux opinions différentes concernant les croyances de chacun.

À l'époque de Rabelais, il y avait un décalage entre ce que disait l'Église et ce qui s'y passait vraiment: elle proclamait l'amour fraternel alors qu'il y avait les guerres de religion, ou encore elle prônait la vie humble tout en étant richissime.

De façon générale, la création de l'Abbaye de Thélème est une façon d'en finir avec l'hypocrisie de le religion: il n'y a pas d'apparence à tenir, donc on peut être sûr que l'honnêteté n'est pas le contraire de ce que l'on dit. Frère Jean est ici le modèle à suivre: il assume pleinement sa violence et admet aimer le vin, malgré son statut de moine.

L'abbaye de Thélème est l'exemple de l'idéal humaniste indissociable d'une critique de l'Église, car celle-ci est, à l'époque de Rabelais, source de bien des malheurs.

On voit tout de même que cette utopie a des limites, mais l'auteur ne cherche pas à être réaliste, il veut juste créer un symbole, une image, car il a foi en l'avenir. il voit quand même les inconvénients et les paradoxes de son utopie.

Préambule des Confessions de Rousseau (1782)
- extrait du préambule des Confessions (1782), Rousseau.

- publiées à titre posthume, Rousseau les a écrites surtout pour se justifier auprès de ses contemporains, et a ainsi créé le style autobiographique qui sera repris plus tard par de nombreux auteurs.

Ce passage a pour particulier de montrer comment l’auteur est vraiment en train d’adopter un style d’écriture nouveau; il se met en valeur, explique qu’il écrit cette œuvre pour raconter sa vie en détail de façon à ce que tout lecteur comprenne mieux sa personnalité, et

Nous allons présenter les caractéristiques de ce passage: tout d’abord, nous verrons l’originalité du projet autobiographique de Rousseau, puis nous étudierons la mise en valeur du moi et la singularité de l’auteur, pour faire ressortir enfin le besoin de se justifier

L’Œuvre de Rousseau est donc très originale pour l ‘époque puisqu’il écrit pour se dévoiler complètement au lecteur: il garantit une sincérité et promet de ne rien inventer, autant que sa mémoire le lui permettra. Il exprime le fait qu’il considère que tous les hommes ne sont mauvais que parce qu’ils sont hypocrites et menteurs.
Il sait bien qu’il fait preuve d’originalité, et le revendique; on constate aussi qu’il est très centré sur lui-même: nous allons maintenant étudier la mise en valeur du moi et la singularité de l’auteur.
Rousseau se met visiblement en valeur, il peut semble même prétentieux et orgueilleux; mais on se rend compte qu’il est en fait marqué par tout ce qu’il a vécu, et qu’il ressent tout de façon exacerbée. Il s’intègre mal parmi ses contemporains, d’autant plus qu’il ne se sert pas de l’ironie à cause de sa nature sincère. Sa solitude lui pèse. Cette œuvre autobiographique est donc, comme il le dit, l’occasion pour lui de se justifier.

CONCLUSION

Cette œuvre présente tout d’abord la particularité d’être la première du genre autobiographique; son originalité vient de l’intention de l’auteur, qui est d’être aussi sincère que possible et qui cherche vraiment à se dévoiler autant que possible à son lecteur. On voit que son enjeu principal était de démontrer que les préjugés qu’avaient ses contemporains étaient sans fondement: il nous dit tout ce qu’il sait de lui-même, apparemment sans passer sous silence les détails moins valorisants.

On peut donc dire que Les Confessions marquent le début d’un nouveau genre, que Rousseau a inventé sans croire qu’il serait imité un jour; or justement, l’autobiographie se répandra très vite, mais en plus Rousseau influenceras la littérature romantique et aura une place dans l’apparition de la psychanalyse avec Freud.

« La sélection », chap. 13 Si C’est un Homme, Primo Levi

- extrait du ch. 13 de Si C’est un Homme, l’autobiographie de Primo Levi qu’ ‘il a écrite peu après avoir été délivré des camps de concentration; publiée pour la 1ère fois en 1947, l’œuvre n’a connu aucun succès car le public n’était pas encore prêt à être confronté à la vérité sur l’horreur de l’extermination; ce n’est qu’en 1958 lors de la 2ème publication qu’elle connut un plus grand succès.

Dans cette autobiographie, Primo Levi raconte toute son expérience en camp de concentration, dès son arrestation; dans ce passage plus précisément, il aborde le thème de la sélection, lorsque les SS passaient dans les camps et choisissaient un certain nombre de détenus pour les condamner à mort.

On constate qu’il y a un contraste important entre les détenus et les responsables su système: nous allons montrer dans un 1er temps comment la barbarie nazie atteint son paroxysme, puis nous étudierons l’attitude particulière des prisonniers.
le comportement des SS mais aussi des Blockältester et des fourriers qui étaient des détenus comme les autres témoigne de l’organisation industrielle du système d’extermination: tous ceux qui sont responsables du fonctionnement du camp agissent comme s’ils avaient à faire à des animaux. Ainsi, personne ne se sentait coupable de tuer, puisqu’ils ne considèrent pas les détenus comme des humains, et puis ils ne font que leur travail, qui est facilité par l’attitude bien particulièr e des prisonniers:

Le pâtre et le lion, une leçon de courage

Cette fable de Jean de la Fontaine est une apologie du courage ,mais le courage réel , le vrai. La réelle dimension du courage , s'évalue devant l'épreuve réelle ; et là ,les mots sont bien faibles. Souvent ,comme il est décrit dans la fable , face au danger réel, l'homme à tendance à prendre la fuite ainsi que l'illustre le fabuliste dans son apologue ("devant le lion qui apparaît ,le pâtre ,pour s'en sortir ,promet à Dieu un boeuf au lieu d'un veau bien gras")C'est une critique de la surrenchère verbale ,des mots ,que des mots ,mais rien d'autre.

"moins de paroles ,des actes" pourrait-on lui répondre.

La naissance de la tragédie
Nietzsche



- le renouveau de l’art tragique -

Selon Nietzsche, après Socrate, Schopenhauer serait le seul à avoir perçu la nécessité d’incarner dans l’art l’opposition des deux puissances, l’art plastique d’essence apollinienne et la musique d’essence dionysiaque; La musique étant pour le philosophe l’expression de la volonté immédiate tout comme chez Wagner, elle est le reflet de la volonté, elle est donc saisie immédiatement, c’est dans ce rapport d’immédiateté, que la musique provoque une vision de la réalité dionysienne. Nietzsche, à cet égard, et pour justifier cette idée, affirme, « ce n’est qu’à partir de l’esprit de la musique que nous comprenons la joie qui accompagne l’anéantissement de l’individu. En cet anéantissement se révèle l’éternel effet de l’art dionysien, où s’exprime la toute puissance de la volonté à l’œuvre derrière le principe d’individuation, la vie perpétuellement active au-delà de tous es phénomènes et en dépit de toutes les destructions ». L’esprit de la musique se révèle à travers des figures et des mythes, il est encore présent dans la poésie lyrique jusqu’à la tragédie attique, pour ensuite disparaître de l’art hellénique. L’esprit scientifique et son optimisme ainsi que le savoir dialectique ont tué la tragédie.

- La tragédie peut-elle renaître ? -

C’est une question que se pose Nietzsche. La pensée tragique peut-elle revivre? Puisque comme nous dit le philosophe, « le temps de l’homme socratique est passé », c’est-à-dire, que l’optimisme scientifique n’est plus d’actualité, il est possible de l’envisager. « Notre art reflète cette crise », ajoute Nietzsche. La solution est dans la musique dionysiaque reflet de la volonté universelle. Ce qui incarne le retour de Dionysos n’est rien d’autre que le drame musical wagnérien. Le socratisme scientifique et son optimisme sont détruits, la philosophe allemande y est pour quelque chose. Nietzsche aspire ainsi à la renaissance de la civilisation grecque dans ce qu’elle avait de dionysiaque. : « Qu’on ne tente pas de nous ôter notre foi dans une renaissance prochaine de l’antiquité grecque : c’est en elle seule que réside notre espoir en un renouveau et une purification de l’esprit allemand, à travers la musique et son sortilège de feu…. Oui, mes amis, croyez avec moi à la vie dionysiaque et à la renaissance de la tragédie ! Le temps de l’homme socratique est passé ».

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Baudelaire, les fleurs du mal, fiches bac, révisions et réflexions sur les fleurs du mal

Préparer son baccalauréat de français, fiches bac, séquence poésie, réflexions diverses sur la poésie baudelairienne

Les fleurs du mal, Baudelaire



« Les fenêtres », le spleen de Paris

A partir d’un objet d’apparence anodine, le poète glisse vers une autre réalité, un autre monde qu’il transforme au fur et à mesure de son imagination.

Nous pouvons parler de recréation du monde dans cette poésie car le poète transpose la réalité à sa guise, en la récréant, il nous propose en fait une définition de la création. Créer n’est en fait rien d’autre que recréer. L’imagination intervient ici pour nous suggérer qu’il n’y a aucune limite à la recréation. L’homme et l’artiste se rejoignent. Le « je » est un autre, la faculté de créer est transcrite au sens d’un pouvoir de sublimer, de libérer, de recréer. Nous reconnaîtrons que cette poésie est en fait une réflexion sur le pouvoir de l’imagination, l’homme existe, il est pour autant qu’il crée, c’est la leçon que le lecteur doit tirer de cette poésie.

la thématique du temps qui pass, l'irrérversiblité du temps et la condition de l'homme



Le tragique du temps qui passe



L'ennemi

Le temps destructeur

Dans le deuxième quatrain, la résignation domine, « voilà que … et que ». Nous avons une suite chronologique, l’automne après l’été. L’image du jardin est prolongée et aggravée. L’utilisation de termes concrets, « pelles », « râteaux » et l’accumulation des images font de cette strophe une utilisation visuelle des désastres du temps Ils préfigurent la mort ainsi que le suggère la comparaison du vers 8, « comme des tombeaux », la vie et l’inspiration sont ravagées par le temps.

Le premier tercet suggère une hypothèse, « et qui sait… », qui apparaît comme un élan d’espoir. Ce dernier se reflète dans les images de la strophe précédente, dans le cycle des saisons, l’automne, puis l’hiver associé à la mort font espérer le renouveau du printemps, « fleurs nouvelles ». L’interprétation trouve un écho dans la nature qui suit l’enchaînement de la vie. Les saisons deviennent les représentations symboliques des étapes de la vie. Les fleurs nouvelles deviennent le printemps des idées, le renouvellement de l’inspiration.

Le deuxième tercet apporte un démenti. Nous avons un double cri de désespoir dans le premier hémistiche du vers 12. Puis, le temps se dévoile comme le plus grand ennemi de l’homme, « mange la vie », « ronge le coeur ». Il se nourrit, « croît et se fortifie » des hommes annihilant ainsi toute possibilité d’inspiration nouvelle.

Conclusion

Le temps reflète la condition humaine dans son aspect tragique, nous avons l’image de l’irréversibilité du temps qui passe et qui traduit la mortelle condition de l’homme. Nous pouvons rapprocher cette poésie de « L’horloge » de Baudelaire tirée du même recueil, poésie dans laquelle le thème du temps est également perçu comme dévoreur de vie.

Voici encore quelques informations qui t'aideront pour L'horloge de Baudelaire, traduction de l'impuissance de l'homme face au temps qui passe

Le spleen

Le vrai mal de Baudelaire est de n’être pas assez soi. Il veut reconquérir son être, ce qui passe par une épreuve d’identification, une récupération de son être dans le cadre de l’entreprise poétique. Il y a un manichéisme, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu ou spiritualité et l’autre vers Satan. L’intitulé de la première partie des Fleurs du mal, « Spleen et idéal » regroupe les contraires. Psychologiquement, cela signifie l’enlisement de l’esprit, le sentiment d’usure, dévitalisation et néant. Le malaise est existentiel au physique comme au moral. Il y a une aliénation absolue. Le spleen a partie liée avec le temps, la durée corruptrice, dévastatrice. Le temps étire le malaise, « j’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans ». Le temps est la violence du spleen.

Le poème « l’ennemi » est fondé sur cette dualité du spleen et de l’idéal, le temps spleenétique et celui de l’idéal. Le premier est supplice d’abondance néfaste, l’autre est par essence périssable donc torture, privation et frustration.

L’idéal

L’idéal baudelairien est fragile, rare et bref. Il se connaît en années, en journées, en moments fugaces qui viennent briser la chaîne de la durée du spleen. Ce monde est l’anti-monde du spleen. Le spleen relève du temps, l’idéal de l’instant donc la dualité est permanente.

L'horloge

Domination du temps

Le mal existentiel baudelairien se confond avec le tragique du temps. La fatalité est irréversiblement en marche. Le temps accroît le malaise du spleen. Ce dernier se caractérise par les sensations d’oppression et d’étouffement, voire d’enlisement de l’esprit dans une impuissance chronique. Plus profondément c’est le sentiment affligeant d’un usure de toutes les forces physiques et morales, d’une dévitalisation de l’être réduit à n’être plus rien que matière inorganique. On peut qualifier le spleen de malaise existentiel avec ses plus explicites manifestations et son cortège de fantasmes terrifiants.

Conclusion
Le poème est fondé sur la dualité du spleen et de l’idéal, temps spleenétique et temps de l’idéal. Le premier est supplice d’abondance néfaste, l’autre est par essence périssable donc torture de privation et de frustration. Baudelaire subit le flux porteur d’instants extatiques et de séquences morbides entre spleen et idéal parce que l’un relève du temps, l’autre de l’instant, la dualité est radicale. Nous retrouvons ce drame existentiel baudelairien dans « l’horloge ».

Je te conseillerais de prendre l'albatros de Baudelaire pour illustrer la poésie comme moyen de traduire la souffrance

- Une condition de marginal

Cette poésie nous retourne l’image du poète maudit. Le poète peut s’élever plus haut et descendre plus bas que les autres hommes. Les « gouffres amers » connotent la personnification des états d’âme de Baudelaire. Le poète est tel un exilé, il n’est pas à l’aise avec les hommes, il est la risée des autres hommes. Il est en proie à l’incompréhension du vulgaire. Il n’est pas fait pour être avec le peuple. Nous pouvons relever des accents lyriques qui sont proches de l’élégie et qui exprime également l’identification du poète à l’oiseau malmené.

Conclusion

Cette poésie est un poème de jeunesse qui donne dans la deuxième édition du livre en 1861, le programme poétique de Baudelaire, une élévation constante vers l’idéal mais toujours avec la possibilité de tomber, la déchéance possible de l’artiste dans une réalité qui le fait souffrir. Ce poème comporte plusieurs aspects romantiques qui présentent l’artiste comme maudit, révolté contre la société.

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mardi 1 juin 2010

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