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mardi 25 mars 2014

Où on va papa? Jean Louis Fournier. Résumé du livre, fiche de lecture et clés de lecture.

Où on va papa?
Fournier



*** Préparation à un contrôle de lecture








Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de
télévision né à Calais le 19 décembre 1938.

Il est le fils du médecin
Paul Léandre Emile Fournier (23 août 1911 à Avesnes-le-Comte - 4 mai 1954 à
Arras) et de Marie-Thérèse Françoise Camille Delcourt (17 juillet 1916 à
Saint-Pol-sur-Ternoise - 20 septembre 1998 à Arras), rédactrice.

Il
réalise régulièrement l'émission Italiques de Marc Gilbert entre 1971 et 1974.


Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau
qui avait le vertige. Par ailleurs, il a été le complice de Pierre Desproges en
réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi que
les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine
(1986).

En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman Où on va, papa ?
dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui
reçoit le prix Femina, suscite un certain nombre de controverses1 et une réponse
de la mère des deux garçons2.

Depuis, il a écrit d'autres romans : Poète
et Paysan en 2010, Veuf en 2011 et La servante du Seigneur en 2013.


Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces
inspirées de ses écrits, Tout enfant abandonné sera détruit3, donnée en novembre
2011 et Mon dernier cheveu noir4, donnée en novembre 2012.






Où on va, papa ?

est
un Roman de Jean-Louis Fournier publié le 20 août 2008 aux éditions Stock. Ce
roman a reçu le prix Femina la même année.

Résumé

Roman largement
autobiographique, Jean-Louis Fournier est le père de trois enfants dont les deux
premiers – deux garçons, Mathieu et Thomas – sont handicapés physiques et
mentaux. Sa femme le quitte après la naissance du troisième – une fille, Marie –
dénué de handicap. L'auteur raconte avec beaucoup d'humour noir la joie de la
première naissance, l'horreur de la découverte de la maladie, puis la joie
nouvelle, deux ans après, de l'arrivée d'un deuxième enfant « Celui-là ne peut
pas être aussi anormal, n'est-ce pas ? » se demande-t-il. Malheureusement, c'est
le cas. Dans le livre, l'aîné décède à 15 ans après une opération à la colonne
vertébrale pour l'aider à vaincre sa scoliose qui l'empêche de se tenir droit.
Le second lui survivra jusqu'à plus de trente ans. L'histoire n'en raconte pas
la fin.







Questionnaires :


I -
L’histoire


1 -
Par quoi l’auteur commence t’-il sa
confession?
Par le cadeau qu’il décide de faire à ses deux fils handicapés
Mathieu et Thomas
2 -
Quel Est-ce cadeau?
Un livre sur eux pour ne
pas qu’on les oublie
3 -
Quelle est la position du père par rapport à ce
cadeau?
C’est une façon de leur demander pardon d’avoir été un père parfois
indifférent
4 -
D’où vient le titre?
D’un épisode de l’enfance de
Thomas qui à 10 ans disait toujours « où on va papa? »
5 -
Mathieu
est-il le cadet ou l’ainé?
C’est l’ainé
6 -
A quoi Mathieu se
compare t’-il?
A une voiture. Il imitait le bruit d’une voiture pendant 24h
de suite à l’époque des 24h du Mans.
7 -
Quelle expression amère du père
avez-vous retenue du livre?
« Ils étaient bien placés pour savoir que le
petit Jésus ne faisait pas de cadeaux » : concernant la fête de Noel
8 -

Quel avenir le père imaginait-il pour eux?
Pour Mathieu qui aimait les
voitures : chauffeur routier
Pour Thomas qui aimait les avions, aiguilleurs
du ciel
9 -
Pense t’-il que cela est réalisable?
Non
10 -

Qu’imagine le père dans ses rêves?
Qu’ils sont intelligents
11 -

Combien d’enfants ont-ils ?
Trois
12 -
Comment le troisième
enfant est-il?
C’est une fille. Elle n’est pas handicapée
13 -

Comment la mère réagit-elle peu de temps après?
Elle quitte sa famille

14 -
Quelle est la réaction du père?
Il continue à s’occuper de ses
enfants tout en cherchant une compagne
15 -
A t’-il réussi à rencontrer
quelqu’un?
Il finit par rencontrer une femme qui accepte les enfants?


II - Clés de lecture

1 -

Est-ce selon vous une thérapie l’auteur d’avoir écrit ce livre?
Oui,
l’auteur confie qu’il craignait qu’on lui demande « qu’est-ce qu’ils font? «  Il
répond : «  J’aurais pu inventer »
2 -
Quels sont les sentiments
contradictoires de l’auteur tout au long du livre?
Enervement, amour,
impatience, joie, bonheur, désespoir, peur
3 -
Quel est ou quels sont le
ou les destinataires du livre?
Ouvrage destiné à Mathieu et à Thomas
4 -

Quelle fonction l’écriture remplit-elle?
L’écriture est thérapeutique,
cathartique car c’est la seule manière que l’auteur a trouvé pour communiquer et
se réconcilier avec ses deux fils handicapés.
5 -
Peut-on parler d’un
univers affectif créé ou recréé?
Oui. C’est sa façon de leur demander pardon
pour ses maladresses, ses indifférences.
6 -
Le sarcasme est-il présent
dans le livre?
Oui, énormément surtout dans l’évocation des relations avec
ses fils
7 -
A t’-il malgré tout de l’humour?
Oui, même de l’humour
noir
8 -
Donnez un exemple
Le fait qu’il ait pu profiter de ses fils
handicapés : carte spéciale pour se garer facilement.
EX 2 : pas de problème
concernant leur parcours scolaire
EX 3 : pas de problème avec leur avenir
professionnel
9 -
Quel épisode montre qu’il est capable de rire de cette
situation?
Lorsqu’il prend Mathieu en photo habillé en uniforme de
polytechnique
10 -
L’humour est-il une thérapie pour le père?
Oui

11 -
Comment sa culpabilité se traduit-elle?
Il assume sa
culpabilité
« certainement que vos enfants sont les plus beaux du monde, les
plus intelligents. Les miens, les plus moches et les plus bêtes. C’est de ma
faute, je les ai loupés »
12 -
Cherche t’-il d’autres responsables?

Oui, il cherche les maladies de ses parents
13 -
Qui est le parfait
bouc émissaire? Pourquoi?
Son père = un alcoolique
14 -
A t’-il
peur? Comment a t’-il vécu le fait d’avoir deux enfants handicapés?
« j’ai
eu deux fins du monde »
15 -
Relevez une expression du livre
caractéristique de la culpabilité
« Quand je pense que c’est moi qui l’ai
fait venir, j’ai envie de lui demander pardon ».








C »est dans ce récit aux brefs chapitres et courtes scènes
débordant d’anecdotes que Jean-Louis Fournier décrit à la fois sa culpabilité («
Pardon de vous avoir loupés« ) et ses remords (« ne pas les avoir conduits au
musée, au concert « ). Il veut briser l’image des parents « malheureux » des
handicapés : « Un père d’enfants handicapés n’a plus le droit de rire, ce serait
du plus parfait mauvais goût. », ou encore cette obligation d’avoir « le
physique de l’emploi, de prendre l’air malheureux. ».







Interview avec le
magazine Déclic


Déclic : Qu’est-ce qui vous a
poussé à écrire ce livre sur vos deux fils ?
Jean-Louis Fournier : Depuis
une quinzaine d’années, j’écris un livre par an, mais je tenais jusqu’ici le
sujet de mes enfants un peu à distance. Je ne voulais pas faire de la presse à
sensation et exhiber le handicap de mes garçons comme un mendiant agite ses
moignons. J’avais déjà écrit un livre sur mon père [Il a jamais tué personne,
mon papa, éd. Stock, 1999], qui était médecin et alcoolique et qui est mort à 45
ans. La littérature m’avait permis à cette occasion de montrer combien c’était
un type formidable. Avec ce nouveau livre Où on va papa ?, j’ai voulu également
dire que la vie de mes deux fils ne se résumait pas seulement à une photo sur
une carte d’invalidité.

Vous ne dites jamais précisément ni l’âge ni le
handicap de vos garçons. Pourquoi ?
On a vu des quantités de médecins, mais
la maladie est restée un peu mystérieuse. C’est un genre d’arthrogrypose
associée à une déficience mentale. Le corps de Mathieu s’est recroquevillé petit
à petit, et c’est à la suite d’une opération pour le redresser qu’il est décédé.
Au moins, il est mort droit. Thomas se courbe à son tour. Je ne sais même pas
exactement son âge : il a 30 ans passés, mais c’est comme s’il avait toujours 7
ans – il joue aux cubes et aux petites voitures –, mais aussi comme s’il avait
100 ans, tellement il est voûté.

Est-ce que l’humour est pour vous une
façon de surmonter le handicap ?
Certainement. Rire et plaisanter m’ont
beaucoup aidé. Je m’imagine à la place d’un gosse handicapé dans son berceau,
qui a constamment au-dessus de lui le visage de ses parents effondrés ; c’est
tragique. On rit facilement des bêtises d’un petit enfant « normal », on n’ose
pas le faire d’un enfant handicapé qui mange ou s’habille avec maladresse. Mes
garçons étaient pourtant très contents de nous faire rire. Pierre Desproges,
dont j’ai été très proche, passait souvent pour quelqu’un d’insensible, mais ses
plaisanteries sur son père malade du cancer n’étaient pas méchantes. Au
contraire, elles témoignaient d’une forme de tendresse. De la même façon,
j’essaie de parler de ce qui m’est arrivé en le détournant pour ne pas être
grave.

Vous finissez pourtant Où on va papa ? sur une note très
pessimiste, en écrivant : « Ma vie se termine en impasse. »
C’est vrai, j’ai
beau connaître des succès professionnels, avoir une vie amoureuse…, il me semble
que mon horizon est bouché. Les enfants de mes amis ont fêté leurs 20 ans, ont
fait des stages, débuté dans la vie professionnelle. Moi, je suis largué dans
tout ça. Dans mon livre, je m’amuse à inventer que Thomas est au Massachusetts
Institute of Technology et que Mathieu travaille dans une agence d’architecture
en Australie. J’aurais tellement aimé emmener mes garçons au théâtre, au musée,
les éveiller au monde artistique. Je regrette qu’ils soient passés à côté de
tout ça, mais en même temps ce livre m’a permis pour la première fois d’établir
un dialogue avec eux. »


Propos recueillis par Laurence Merland

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