Pauca Meae, Victor Hugo
Biographie de l’auteur
V.Hugo s’exile en 1851 suite à la trahison de Louis-Napoléon Bonaparte qui fait un coup d’état. La mort de sa fille aînée, Léopoldine affecte énormément le poète : le 4 septembre 1843. Elle s’est noyée dans la Seine à l’âge de 19 ans avec son mari Charles Vacquerie qui tentait de la sauver (p.89). La grande question de ce livre IV, c’est comment concilier l’absurdité de la disparition injuste d’une enfant avec l’idée de Providence divine ?
Le 21 juin 1846 : c’est Juliette Drouet qui perd sa fille Claire Pradier.
C’est lors de son exil à Jersey que le poète va s’adonner au spiritisme pour tenter de communiquer avec sa fille par l’intermédiaire de Delphine de Girardin.
Questionnaire sur les Contemplations Livre IV
BILAN DE LECTURE DU LIVRE IV PAUCA MEAE
Résumé du livre IV :
"Carrés classiques" Nathan p. 57 (Révisions p. 59)
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mardi 25 mars 2014
Pauca meae, Victor Hugo, les Contemplations, livre IV, biographie d'Hugo, résumé du livre : fiche de lecture et questionnaire pour un contrôle
Cannibale de Didier Daeninckx, résumé et fiche de lecture. Questionnaire et analyse littéraire de l'oeuvre
Cannibale de Didier Daeninckx
Pourquoi avoir choisi Cannibale ?
C’est une œuvre courte, adaptée en bande dessinée (genre plaisant aux jeunes),
c’est également un témoignage historique de la période coloniale.
Champ littéraire : Périodes : XXe, récits de voyage.
La réflexion peut s’organiser autour des interrogations suivantes :
Comment transmettre son histoire, son passé, sa culture ?
En quoi l’autre est-il semblable et différent?
L'auteur :
1. Qui est Didier Daeninckx?
2. En quelle année a-t-il écrit Cannibale?
3. Où est située la Nouvelle Calédonie?
4. Quel statut politique possède l’île?
5. Que s’est-il passé en 1988? Pourquoi?
6. Qu’est-ce que les accords de Nouméa signés en 1998?
Le titre.
« Cannibale » violence, sauvagerie ; exotisme, imagerie coloniale ;…
Au singulier statut de l’adjectif qualificatif et non d’un nom caractérisation jugement porté.
Le cadre spatial.
La Nouvelle Calédonie et Paris dans les années 1930.
Daeninckx, Didier
Résumé : 1931, l'Exposition Coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Canaques. Qu'à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés.
Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l'intrigue sur fond du Paris des années trente – ses mentalités, l'univers étrange de l'exposition – tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.
1. Où se situe l'action au début du roman ? En Nouvelle-Calédonie
2. Qui accompagne Gocéné au début du roman ? Caroz
3. Quelle est l'origine du compagnon de Gocéné ? Kanak
4. Quel est l'âge de Gocéné au début du roman ? 75 ans
5. En quelle année se déroule l'histoire ? 1931
6. Où se situe le village reconstitué, dans lequel vivent les kanaks? Bois de Vincennes
7. Quel est le nom de la jeune fille qui se trouve parmi les compagnons de Gocéné ? Minoé
8. Avec qui Gocéné part-il à la recherche de cette jeune fille ? Badimoin
9. A la gare de l'Est, par qui Gocéné et son compagnon sont-ils secourus ? Fofana
10. Comment meurt le compagnon de Gocéné ? Abattu par un policier
Intérêts :
historique :
relate une partie de l'histoire, le colonialisme , 1931
La litterature au service du devoir de mémoire : se souvenir
Les mots pour ne pas oublier les injustices et le racisme
= fonction de l'écriture engagée (l'idéal au service de l'engagement )
Extrait de Cannibale de Didier Daeninckx « Ce voyage est la chance de votre vie »
Extrait choisi : source
Je m'appelle Gocéné, je suis né à Canala mais les hasards de la vie m'ont fait découvrir les hautes vallées de la Hienghene, et c'est là que sont les miens, aujourd'hui. Il y a très longtemps, j'étais aussi jeune, aussi nerveux que vous deux, j'ai été désigné par le chef du village, avec une vingtaine de garçons et moitié moins de filles, pour aller à Nouméa. Nous ne savions pas pourquoi.. Les soldats nous ont escortés jusqu'à La Foa. Deux jours de marche par la route charretière. Là, des camions nous attendaient. Nous sommes descendus à Nouméa où nous avons rejoint d'autres Kanaks venus des îles d'Ouvéa, de Lifou, de Maré (1)…Nous étions plus d’une centaine. On dormait dans un immense hangar à fruits, sur le port, quand le grand chef Boula nous a réveillés pour nous présenter un Français, l’adjoint du gouverneur Joseph Guyon. Il a commencé par nous appeler « mes amis », et tout le monde s’est méfié. Il a rendu hommage à nos pères, à nos oncles qui étaient allés sauver la mère patrie d’adoption, pendant la Grande Guerre, avant de nous annoncer que nous partirions dès le lendemain pour l’Europe. -Ce voyage est la chance de votre vie. Grâce à la Fédération française des anciens coloniaux qui a intercédé auprès de M.le gouverneur, la Nouvelle-Calédonie tiendra toute sa place au cœur de la prochaine Exposition coloniale. Auprès de vos frères en voie de civilisation, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, vous représenterez la culture ancestrale de l’Océanie. Vous montrerez par vos chants, vos danses, que coloniser ce n’est pas seulement défricher la jungle, construire des quais, des usines, tracer des routes, c’est aussi gagner à la douceur humaine les cœurs farouches de la savane, de la forêt ou du désert… Nous avons embarqué le 15 janvier 1931, sur le Ville de Verdun. Nous vivions sur le troisième pont, comme des passagers de dernière catégorie. Il faisait trop chaud le jour, trop froid la nuit, et plusieurs d’entre nous ont contracté la malaria (2) lors d’une escale aux Nouvelles-Hébrides (3). Il y a eu trois morts si mes souvenirs sont exacts, dont Bazit, un kanak albinos de Wé. L’équipage a jeté leurs corps à la mer sans nous laisser le temps de leur expliquer que l’on naît pour vivre avec les vivants et que l’on meurt pour vivre avec les morts. Les morts ne peuvent vivre dans l’océan, ils ne peuvent pas retrouver leur tribu…Nous sommes arrivés à Marseille au début du mois d’avril, sous la pluie. Des autocars militaires attendaient sur le quai de la Joliette pour nous conduire directement à la gare Saint-Charles. Je ne connaissais que la brousse de la Grande-Terre, et d’un coup je traversais l’une des plus vastes villes de France…[…]. A Paris, il ne subsistait rien des engagements qu’avait pris l’adjoint du gouverneur à Nouméa. Nous n’avons pas eu le droit au repos ni visité la ville. Un officiel nous a expliqué que la direction de l’Exposition était responsable de nous qu’elle voulait nous éviter tout contact avec les mauvais éléments des grandes métropoles. Nous avons longé la Seine, en camion, et on nous a parqués derrière des grilles, dans un village kanak reconstitué au milieu du zoo de Vincennes, entre la fosse aux lions et le marigot des crocodiles. Leurs cris, leurs bruits nous terrifiaient. […]Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser, comme si nous étions des animaux sauvages. Il fallait faire du feu dans des huttes mal conçues dont le toit laissait passer l’eau qui ne cessait de tomber. Nous devions creuser d’énormes troncs d’arbres, plus durs que la pierre, pour construire des pirogues tandis que les femmes étaient obligées de danser le pilou-pilou à heures fixes. Au début, ils voulaient même qu’elles quittent la robe-mission et exhibent leur poitrine. Le reste du temps, malgré le froid, il fallait aller se baigner et nager dans une retenue d’eau en poussant des cris de bêtes. J’étais l’un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur m’avait appris, mais je ne comprenais pas la signification du 2ème mot écrit sur la pancarte fichée au milieu de la pelouse, devant notre enclos : Hommes anthropophages (4) de Nouvelle-Calédonie. […] L’exposition coloniale couvrait plus de cent hectares du bois de Vincennes, au-delà des fortifications de Paris. Cent hectares pour célébrer un Empire de douze millions de kilomètres carrés peuplé de cent millions d’habitants !
Vocabulaire (1) Ces trois îles font partie de l’Archipel de Mélanésie. Elles sont située au large de la côté Est de la Nouvelle-Calédonie. (2) Maladie également appelée « paludisme » qui se manifeste notamment par de très fortes fièvres. (3) L'archipel des Nouvelles-Hébrides est composé de 83 îles pour la plupart d'origine volcanique situées à 1 750 kilomètres à l'est de l'Australie, au nord-est de la Nouvelle-Calédonie, à l'ouest des Fidji et au sud des îles Salomon.Nommé « Nouvelles-Hébrides » après James Cook, l'archipel a connu une colonisation lente et désorganisée depuis son exploration par les Européens à la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il fit alors l'objet d'un conflit d'intérêt entre la France et leRoyaume-Uni qui décidèrent en 1904 de mettre en place une administration conjointe. C'est ainsi que fut instauré, de1906 à 1980, le condominium des Nouvelles-Hébrides, faisant de ces îles océaniennes la seule colonie gérée conjointement par deux puissances coloniales. En 1980, les Nouvelles-Hébrides deviennent indépendantes ; le nouveau nom de « Vanuatu » remplace rapidement la dénomination européenne. (4) Qui sont cannibales, qui mangent les autres hommes.
Analyse du texte Recherches préliminaires
1)Biographie de l’auteur
« Et si Didier Daeninckx était une couleur ? » – Ce serait le noir : noir comme les romans policiers qu’il écrit ; noir comme la mort qui entra dans sa vie la nuit du 8 février 1962, quand, au métro Charonne, une amie de sa mère mourut sous les coups des policiers parce qu’elle manifestait contre la guerre coloniale qui ensanglantait l’Algérie ; noir comme l’ombre dont il tire les épisodes tragiques de l’histoire contemporaine ; noir comme les Kanaks de l’île de Lifou qui lui ont raconté comment, en 1931, cent cinq des leurs ont été parqués à Paris, au milieu de crocodiles, pour servir d’attraction à l’Exposition coloniale ; noir comme le visage de Christian Karambeu, dont les deux arrière-grands-pères faisaient partie de ces hommes, femmes et enfants exposés comme des « cannibales français » et finalement échangés contre des crocodiles du zoo de Hambourg… Didier Daeninckx rencontre la terre de Nouvelle-Calédonie en 1997 : il y a été invité par le directeur de la Bibliothèque centrale, qui veut apporter la culture du livre à toutes les tribus de l’archipel. Il visite alors les cases-bibliothèques et lui, l’écrivain, découvre un peuple dont la culture est essentiellement orale. Le soir, à la veillée, des conteurs lui racontent des légendes, des histoires ; un jour, quelqu’un évoque le triste sort des Kanaks de l’Exposition coloniale de 1931. Ce drame, que la presse parisienne de l’époque traita comme un simple fait divers, émeut profondément Didier Daeninckx, dont l’histoire personnelle, les choix politiques et littéraires sont marqués par la lutte contre toutes les formes de discrimination. Né à Saint-Denis en 1949, il porte le nom d’une lignée de déserteurs que l’exil conduisit de Gand à Stains et de la boue des tranchées à la « boue des banlieues ». Du côté maternel, il descend de cheminots militants communistes ; sa mère elle-même se bat contre les guerres coloniales et le fascisme. Dans la cour de son école d’Aubervilliers, ses copains sont kabyles, africains. Et quand, dans les années 1960, il abandonne un travail d’imprimerie pour voyager, il va à la rencontre des hommes du Maghreb, du Moyen-Orient et de Cuba. Depuis qu’il est devenu écrivain, son travail ne cesse de croiser ce qu’il appelle sa « romance familiale » et le nom d’hommes, de lieux que l’histoire de France aurait parfois voulu oublier, voire effacer. Ainsi, quand, en 1998, on lui demande une contribution au cent cinquantième anniversaire de l’abolition de l’esclavage, il rédige une pièce radiophonique intitulée Des Canaques à Paris, dont il reprend le thème pour écrire Cannibale et, ainsi, fixer par écrit un peu de la souffrance du peuple kanak. Car celui qui a dit « Pour moi, c’est une maxime d’écrivain : être un homme contre » ne cesse, en fait, d’écrire pour la mémoire collective.
2)Contexte historique : l’affaire des « Cannibales français »
L’affaire des « cannibales français » Les « réclames » de 1931 présentèrent l’Exposition coloniale comme une nouvelle attraction qui promettait d’être croustillante : n’allait-on pas y découvrir des « sauvages », des êtres peut-être dénués d’âme, en tout cas effrayants ? Quoi qu’il en soit, les commissaires de l’Exposition poursuivent essentiellement un but « pédagogique » : celui de donner aux Français une « leçon de choses » dont le sujet serait les indigènes de l’Empire colonial. L’administration de la Nouvelle-Calédonie ne prévoyait pas, au départ, l’exhibition de Canaques à Vincennes : elle les jugeait peu spectaculaires et estimait que le coût de revient d’une telle opération serait trop élevé. C’est donc à l’initiative d’une association privée, la Fédération française des anciens coloniaux, que fut lancé le recrutement de représentants de la « race canaque ». Pourroy, le responsable de cette entreprise, se rendit à Canala. Il fit aux Kanaks les promesses qu’évoque Didier Daeninckx : ils pourraient, à l’occasion de ce voyage financé par l’État, visiter Paris et montrer aux Français leurs danses et leurs coutumes ; ils ne seraient pas éloignés de l’île pendant plus de sept mois ; ils seraient rémunérés et recevraient un trousseau de vêtements. Cent onze personnes furent finalement enrôlées et s’embarquèrent sur le Ville de Verdun. Le récit de Didier Daeninckx les installe à Vincennes. Dans la réalité, ils ne furent pas logés dans l’enceinte de l’Exposition, mais au Jardin d’acclimatation(situé dans le 16èmearrondissement de Paris, à la lisière du Bois de boulogne) qui avait une longue expérience en matière de « zoos humains » : en effet, depuis 1877, y étaient régulièrement exhibés des couples d’animaux et d’indigènes. C’était l’attraction que le directeur avait imaginée pour attirer un nouveau public vers ce lieu, créé en 1857 et vidé de ses animaux pendant le siège de 1870. Très vite, les Kanaks mesurèrent l’écart entre leurs conditions d’existence et les promesses qui leur avaient été faites. En plus des humiliations, subies par tous, certains d’entre eux furent envoyés en Allemagne, « prêtés » par la F.F.A.C. pour une « tournée » organisée par la maison Hagenbeck, celle-là même qui fournissait en sauriens le Jardin d’acclimatation ! Ces faits historiques sont à l’origine de Cannibale, qui jette Gocéné et Badimoin à la recherche de leurs frères échangés contre des « crocodiles teutons ».
3)Genre du texte :récit engagé
4)Le(s) registre(s) :
pathétique et tragique. On éprouve de la compassion à la vue des souffrances des kanaks, traités avec le plus grand des mépris (pathétique). Lorsque Gocéné explique que trois d’entre eux sont morts de la malaria et ont été jetés à l’eau, sans considération pour leur culture, le registre tragique est alors omniprésent.
5)Que signifie le mot « rhétorique » ?
Au départ, le mot « rhétorique » désigne l’art de bien parler. Dans l’Antiquité, le rhéteur est celui qui sait utiliser les figures de styles afin de convaincre son auditoire. Aujourd’hui encore, la rhétorique est un art qui vise la persuasion. Or, cet art peut aussi être employé pour manipuler un destinataire. C’est le cas dans le discours de l’adjoint du gouverneur qui, par son emphase, donne un ton d’évidence à la justification du colonialisme.
6)Situation géographique de la Nouvelle Calédonie : C’est une île qui se trouve à l’Est de l’Australie. C’est un archipel de l’Océanie, situé dans l’Océan Pacifique. Sa capitale est Nouméa. 7)Les Kanaks étaient-ils anthropophages ?La violence, dans le règlement des conflits, pouvait prendre des allures de cannibalisme : il arrivait qu’on mange la dépouille des ennemis massacrés. Il ne s’agissait pas alors de se nourrir de chair humaine, mais d’un rite qui consistait à faire disparaître les corps et à priver les vaincus de cérémonies de deuil.
6)Situation géographique de la Nouvelle Calédonie : C’est une île qui se trouve à l’Est de l’Australie. C’est un archipel de l’Océanie, situé dans l’Océan Pacifique. Sa capitale est Nouméa. 7)Les Kanaks étaient-ils anthropophages ?La violence, dans le règlement des conflits, pouvait prendre des allures de cannibalisme : il arrivait qu’on mange la dépouille des ennemis massacrés. Il ne s’agissait pas alors de se nourrir de chair humaine, mais d’un rite qui consistait à faire disparaître les corps et à priver les vaincus de cérémonies de deuil.
Lecture analytique de « Ce voyage est la chance de votre vie »
Introduction
a)Situation du texte : Ce texte évoque le triste sort des kanaks lors de l’exposition coloniale de 1931 (embarcation le 15 janvier 1931 d’après le texte). Dans la réalité, Pourroy, le responsable de l’exposition se rendit à Canala et fit un beau discours pour inciter les kanaks à faire le voyage en leur promettant des choses qui ne furent pas tenues. Ce drame, que la presse parisienne de l’époque traita comme un simple fait divers, émeut profondément Didier Daeninckx, dont l’histoire personnelle, les choix politiques et littéraires sont marqués par la lutte contre toutes les formes de discrimination, c’est pourquoi il écrit ce récit engagé pour nourrir la mémoire collective.
b)Présentation du texte (genre, structure, thème) :
Le texte est écrit à la première personne et raconté par Gocéné. La narrateur homodiégétique (vivant l’histoire qu’il raconte) crée un effet de réel et accentue le caractère pathétique du récit.
c)Présentation de la question posée par l’examinateur
d)PROBLEMATIQUE : comment l’auteur met-il en avant le discours persuasif mais mensonger de l’adjoint du gouverneur et l’humiliation subie par les canaques lors de l’exposition coloniale de 1931 ?
e)Annonce du plan Si l’adjoint du gouverneur se montre plutôt persuasif pour convaincre les kanaks de venir en France, très vite la réalité négative prend le dessus : rien ne ce qui a été promis n’est respecté.
Développement
I-Un discours prometteur : rhétorique du discours colonialiste a)La rhétorique du discours colonialiste
-une apostrophe amicale « mes amis » pour créer une atmosphère de confiance -Hommage aux ancêtres qui ont défendu la patrie d’adoption : éloge qui vise à susciter l’adhésion des auditeurs. -Mise en valeur d’une cohésion entre les peuples sauvages qui se retrouvent dans un même lieu (l’Europe)avec l’énumération des différents continents :Afrique, Asie, Amérique et Océanie.
b)Un éloge de la colonisation -hommage à la fédération française des anciens coloniaux (FFAC) et au peuple de Nouvelle-Calédonie -Eloge des bienfaits de la colonisation en mettant en valeur les contrastes, par le biais de l’antithèse : « gagner à la douceur humaine, les cœurs farouches », le nom « douceur » s’oppose à l’adjectif « farouche ». Les Européens ont donc une influence positive sur les sauvages, jugés violents, puisqu’elle les initie à la douceur.
II-Mépris pour le peuple kanak et trahison
a)Le drame à bord du Ville de Verdun
-les hommes sont placés en position d’infériorité et ne sont pas traités sur un pied d’égalité avec les membres de l’équipage : la comparaison « comme des passagers de dernière catégorie » met en avant cet aspect. -Aucun respect pour la culture canaque : les canaques disent que les morts ne peuvent vivre dans l’océan, car ils ne peuvent retrouver leur tribu. On n’écoute pas leurs CROYANCES. -Aucun soin accordé aux hommes : les hommes meurent de la malaria et sont jetés à l’eau.
b)Présentation méprisante du peuple canaque :
contrainte et tromperie à la clé -manque de liberté et de respect : les hommes sont mis derrière des grilles dans le zoo de Vincennes et sont traités comme des animaux. Leur dignité n’est pas respectée. De plus, les femmes doivent se montrer nues au mépris de leur PUDEUR et doivent danser à heures fixes. -L’utilisation du terme « anthropophage » sur la pancarte devant leur enclos (qui mange les hommes, cannibales). En réalité, les canaques ne mangeaient que leurs ennemis pour priver les vaincus des cérémonies de deuil.
Conclusion
a)Bilan du texte :
Ce texte montre comment les canaques ont été dupés par des chefs qui voulaient simplement faire de l’argent et du sensationnel. On ne les a pas considérés comme des hommes à traiter avec respect. On lit, à travers ce récit, une forme de racisme, de supériorité de la race blanche sur la noire qui se permet de faire subir aux autres êtres humains ce qui serait interdit dans leur culture : exhibition des femmes nues (contraire à culture judéo-chrétienne)
Ouverture prolongement : Ce texte peut faire écho à celui sur Montaigne tiré « Des Coches » dans lequel l’essayiste tente de défendre la culture et l’artisanat des Incas face à la prétendue supériorité des Européens. Il cherche à montrer que ce peuple n’a rien à nous envier et développe la thématique du mythe du bon sauvage : des gens généreux, affables et intelligents, mais qui n’ont pas développé leur armement pour asseoir leur pouvoir sur le reste du monde. Le texte de Montaigne, à l’instar de celui de Daeninckx, dénonce le mépris de certains êtres humains se croyant supérieurs sur les autres.
Où on va papa? Jean Louis Fournier. Résumé du livre, fiche de lecture et clés de lecture.
Où on va papa? Fournier *** Préparation à un contrôle de lecture Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision né à Calais le 19 décembre 1938. Il est le fils du médecin Paul Léandre Emile Fournier (23 août 1911 à Avesnes-le-Comte - 4 mai 1954 à Arras) et de Marie-Thérèse Françoise Camille Delcourt (17 juillet 1916 à Saint-Pol-sur-Ternoise - 20 septembre 1998 à Arras), rédactrice. Il réalise régulièrement l'émission Italiques de Marc Gilbert entre 1971 et 1974. Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d'Antivol, l'oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il a été le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986). En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman Où on va, papa ? dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui reçoit le prix Femina, suscite un certain nombre de controverses1 et une réponse de la mère des deux garçons2. Depuis, il a écrit d'autres romans : Poète et Paysan en 2010, Veuf en 2011 et La servante du Seigneur en 2013. Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits, Tout enfant abandonné sera détruit3, donnée en novembre 2011 et Mon dernier cheveu noir4, donnée en novembre 2012. Où on va, papa ? est un Roman de Jean-Louis Fournier publié le 20 août 2008 aux éditions Stock. Ce roman a reçu le prix Femina la même année. Résumé Roman largement autobiographique, Jean-Louis Fournier est le père de trois enfants dont les deux premiers – deux garçons, Mathieu et Thomas – sont handicapés physiques et mentaux. Sa femme le quitte après la naissance du troisième – une fille, Marie – dénué de handicap. L'auteur raconte avec beaucoup d'humour noir la joie de la première naissance, l'horreur de la découverte de la maladie, puis la joie nouvelle, deux ans après, de l'arrivée d'un deuxième enfant « Celui-là ne peut pas être aussi anormal, n'est-ce pas ? » se demande-t-il. Malheureusement, c'est le cas. Dans le livre, l'aîné décède à 15 ans après une opération à la colonne vertébrale pour l'aider à vaincre sa scoliose qui l'empêche de se tenir droit. Le second lui survivra jusqu'à plus de trente ans. L'histoire n'en raconte pas la fin. Questionnaires : I - L’histoire 1 - Par quoi l’auteur commence t’-il sa confession? Par le cadeau qu’il décide de faire à ses deux fils handicapés Mathieu et Thomas 2 - Quel Est-ce cadeau? Un livre sur eux pour ne pas qu’on les oublie 3 - Quelle est la position du père par rapport à ce cadeau? C’est une façon de leur demander pardon d’avoir été un père parfois indifférent 4 - D’où vient le titre? D’un épisode de l’enfance de Thomas qui à 10 ans disait toujours « où on va papa? » 5 - Mathieu est-il le cadet ou l’ainé? C’est l’ainé 6 - A quoi Mathieu se compare t’-il? A une voiture. Il imitait le bruit d’une voiture pendant 24h de suite à l’époque des 24h du Mans. 7 - Quelle expression amère du père avez-vous retenue du livre? « Ils étaient bien placés pour savoir que le petit Jésus ne faisait pas de cadeaux » : concernant la fête de Noel 8 - Quel avenir le père imaginait-il pour eux? Pour Mathieu qui aimait les voitures : chauffeur routier Pour Thomas qui aimait les avions, aiguilleurs du ciel 9 - Pense t’-il que cela est réalisable? Non 10 - Qu’imagine le père dans ses rêves? Qu’ils sont intelligents 11 - Combien d’enfants ont-ils ? Trois 12 - Comment le troisième enfant est-il? C’est une fille. Elle n’est pas handicapée 13 - Comment la mère réagit-elle peu de temps après? Elle quitte sa famille 14 - Quelle est la réaction du père? Il continue à s’occuper de ses enfants tout en cherchant une compagne 15 - A t’-il réussi à rencontrer quelqu’un? Il finit par rencontrer une femme qui accepte les enfants? II - Clés de lecture 1 - Est-ce selon vous une thérapie l’auteur d’avoir écrit ce livre? Oui, l’auteur confie qu’il craignait qu’on lui demande « qu’est-ce qu’ils font? « Il répond : « J’aurais pu inventer » 2 - Quels sont les sentiments contradictoires de l’auteur tout au long du livre? Enervement, amour, impatience, joie, bonheur, désespoir, peur 3 - Quel est ou quels sont le ou les destinataires du livre? Ouvrage destiné à Mathieu et à Thomas 4 - Quelle fonction l’écriture remplit-elle? L’écriture est thérapeutique, cathartique car c’est la seule manière que l’auteur a trouvé pour communiquer et se réconcilier avec ses deux fils handicapés. 5 - Peut-on parler d’un univers affectif créé ou recréé? Oui. C’est sa façon de leur demander pardon pour ses maladresses, ses indifférences. 6 - Le sarcasme est-il présent dans le livre? Oui, énormément surtout dans l’évocation des relations avec ses fils 7 - A t’-il malgré tout de l’humour? Oui, même de l’humour noir 8 - Donnez un exemple Le fait qu’il ait pu profiter de ses fils handicapés : carte spéciale pour se garer facilement. EX 2 : pas de problème concernant leur parcours scolaire EX 3 : pas de problème avec leur avenir professionnel 9 - Quel épisode montre qu’il est capable de rire de cette situation? Lorsqu’il prend Mathieu en photo habillé en uniforme de polytechnique 10 - L’humour est-il une thérapie pour le père? Oui 11 - Comment sa culpabilité se traduit-elle? Il assume sa culpabilité « certainement que vos enfants sont les plus beaux du monde, les plus intelligents. Les miens, les plus moches et les plus bêtes. C’est de ma faute, je les ai loupés » 12 - Cherche t’-il d’autres responsables? Oui, il cherche les maladies de ses parents 13 - Qui est le parfait bouc émissaire? Pourquoi? Son père = un alcoolique 14 - A t’-il peur? Comment a t’-il vécu le fait d’avoir deux enfants handicapés? « j’ai eu deux fins du monde » 15 - Relevez une expression du livre caractéristique de la culpabilité « Quand je pense que c’est moi qui l’ai fait venir, j’ai envie de lui demander pardon ». C »est dans ce récit aux brefs chapitres et courtes scènes débordant d’anecdotes que Jean-Louis Fournier décrit à la fois sa culpabilité (« Pardon de vous avoir loupés« ) et ses remords (« ne pas les avoir conduits au musée, au concert « ). Il veut briser l’image des parents « malheureux » des handicapés : « Un père d’enfants handicapés n’a plus le droit de rire, ce serait du plus parfait mauvais goût. », ou encore cette obligation d’avoir « le physique de l’emploi, de prendre l’air malheureux. ». Interview avec le magazine Déclic Déclic : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre sur vos deux fils ? Jean-Louis Fournier : Depuis une quinzaine d’années, j’écris un livre par an, mais je tenais jusqu’ici le sujet de mes enfants un peu à distance. Je ne voulais pas faire de la presse à sensation et exhiber le handicap de mes garçons comme un mendiant agite ses moignons. J’avais déjà écrit un livre sur mon père [Il a jamais tué personne, mon papa, éd. Stock, 1999], qui était médecin et alcoolique et qui est mort à 45 ans. La littérature m’avait permis à cette occasion de montrer combien c’était un type formidable. Avec ce nouveau livre Où on va papa ?, j’ai voulu également dire que la vie de mes deux fils ne se résumait pas seulement à une photo sur une carte d’invalidité. Vous ne dites jamais précisément ni l’âge ni le handicap de vos garçons. Pourquoi ? On a vu des quantités de médecins, mais la maladie est restée un peu mystérieuse. C’est un genre d’arthrogrypose associée à une déficience mentale. Le corps de Mathieu s’est recroquevillé petit à petit, et c’est à la suite d’une opération pour le redresser qu’il est décédé. Au moins, il est mort droit. Thomas se courbe à son tour. Je ne sais même pas exactement son âge : il a 30 ans passés, mais c’est comme s’il avait toujours 7 ans – il joue aux cubes et aux petites voitures –, mais aussi comme s’il avait 100 ans, tellement il est voûté. Est-ce que l’humour est pour vous une façon de surmonter le handicap ? Certainement. Rire et plaisanter m’ont beaucoup aidé. Je m’imagine à la place d’un gosse handicapé dans son berceau, qui a constamment au-dessus de lui le visage de ses parents effondrés ; c’est tragique. On rit facilement des bêtises d’un petit enfant « normal », on n’ose pas le faire d’un enfant handicapé qui mange ou s’habille avec maladresse. Mes garçons étaient pourtant très contents de nous faire rire. Pierre Desproges, dont j’ai été très proche, passait souvent pour quelqu’un d’insensible, mais ses plaisanteries sur son père malade du cancer n’étaient pas méchantes. Au contraire, elles témoignaient d’une forme de tendresse. De la même façon, j’essaie de parler de ce qui m’est arrivé en le détournant pour ne pas être grave. Vous finissez pourtant Où on va papa ? sur une note très pessimiste, en écrivant : « Ma vie se termine en impasse. » C’est vrai, j’ai beau connaître des succès professionnels, avoir une vie amoureuse…, il me semble que mon horizon est bouché. Les enfants de mes amis ont fêté leurs 20 ans, ont fait des stages, débuté dans la vie professionnelle. Moi, je suis largué dans tout ça. Dans mon livre, je m’amuse à inventer que Thomas est au Massachusetts Institute of Technology et que Mathieu travaille dans une agence d’architecture en Australie. J’aurais tellement aimé emmener mes garçons au théâtre, au musée, les éveiller au monde artistique. Je regrette qu’ils soient passés à côté de tout ça, mais en même temps ce livre m’a permis pour la première fois d’établir un dialogue avec eux. » Propos recueillis par Laurence Merland |
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